Malgré que ses membres aient refusé d’augmenter leur cotisation pour financer ses projets, la Chambre de l’assurance de dommages garde toujours en tête son projet de devenir un organisme d’autorèglementation (OAR) complet. La Chambre présentera d’ailleurs, en décembre, un état de la situation à son conseil d’administration, qui décidera de la suite à donner aux projets de l’organisme.« Le projet d’OAR complet n’est jamais tout à fait loin de notre esprit, a souligné Maya Raic, PDG de la Chambre, en entrevue au Journal de l’assurance. Nous devons positionner la Chambre pour qu’elle remplisse son rôle le plus parfaitement possible. Nous devons être là pour que les gens sachent que nous existons et que nous avons le mandat de protéger le public. »

L’inspection des cabinets de 25 représentants et plus en assurance de dommages est dévolue à l’Autorité des marchés financiers. La Chambre inspecte ceux de 24 représentants et moins. L’OAR aimerait s’occuper de l’inspection de tous les cabinets d’assurance de dommages du Québec.

Le 16 avril dernier, la Chambre avait demandé à ses membres réunis en assemblée générale d’augmenter leur cotisation, sans quoi elle se dirigeait vers un déficit de 633 715 $ en 2017. La motion fut refusée : 118 représentants votant contre et 50, pour.

La Chambre a d’ailleurs terminé son exercice financier 2013 avec une insuffisance des produits sur les charges de 121 110 $. « Nous sommes un organisme sans but lucratif, nous ne sommes pas là pour faire de l’argent, a rappelé Mme Raic. Nos objectifs demeurent centrés sur la protection du public, quels que soient nos dépenses et nos revenus. Nous devrons revoir le tout pour combler nos besoins tout en maintenant nos objectifs. »

La cotisation augmentera d’ailleurs de 5 $ au cours de la prochaine année. Elle est fixée selon la hausse de l’indice des prix à la consommation, une hausse que la PDG de la Chambre compare à l’équivalent d’un café cappuccino. « Nous allons essayer de produire des outils malgré cela. Il va falloir augmenter nos revenus. Nous devrons trouver des façons de faire les choses autrement, car on ne peut penser à ne pas bien les faire », dit-elle.

Mme Raic vante d’ailleurs son équipe pour le travail que celle-ci accomplit. « Avec l’argent que nous avons, quand nous nous comparons avec d’autres organismes du genre qui ont un nombre d’employés restreint, nous pouvons voir que le niveau de production à la Chambre est spectaculaire. Je trouverais dommage que nous ayons à diminuer la production. Nous avons une équipe agile, mobile et qui sait faire preuve d’une grande débrouillardise se revire sur une pièce de dix cents. Nous ne sommes pas enfermés dans les problématiques des très grosses organisations. Nous offrons cette agilité pour notre industrie. J’espère qu’on pourra le reconnaitre », dit-elle.

Comment sera communiqué le fruit de cette réflexion? La Chambre n’a pas l’intention de faire un nouvel état à la nation, a indiqué Mme Raic au Journal de l’assurance, ni de tenir une nouvelle assemblée annuelle. Les choses seront dévoilées au fur et à mesure qu’elles seront développées.

« Personne ne nous a posé de questions pour savoir ce que nous ferions à la suite du vote. Ce fut business as usual pour nous. Nous ne changeons pas notre vision. Comment jouer avec cela en fonction de l’enveloppe que nous avons? C’est l’exercice que nous menons cet automne. Le tout sera présenté au conseil d’administration en décembre. Le train continue à aller de l’avant. On ne change pas sa vitesse non plus », dit la PDG de la Chambre.