Pour Martin-Éric Tremblay, l’adaptation à la technologie sera clé pour le futur du courtage. Il déplore toutefois que la connaissance qui s’acquiert dans le courtage soit morcelée à une multitude d’endroits.

« Rendre la technologie disponible dans un environnement où la technologie est parmi les plus vieilles sera un grand défi. Je travaille sur un système qui était innovateur en 1970… », dit le vice-président principal pour le Québec et l’Atlantique, d’Aviva Canada.

Il dit néanmoins voir des initiatives parmi des courtiers qui développent des sites transactionnels ou encore des applications qui le sont. « Le défi, c’est que le courtier travaille seul pour les développer. Il y a un morcellement de la connaissance. On voit néanmoins des sites Web de courtiers qui donnent l’impression de traiter avec des assureurs directs tellement ils sont bien faits. Le grand défi sera d’intégrer tout cela. »

Malgré cela, Aviva travaille aussi de son côté à développer des solutions technologiques. L’assureur a récemment organisé un hacketon, dans lequel des férus de technologie avait 24 heures pour développer une application ou un programme qu’Aviva pourrait utiliser dans le futur.

Au final, l’idée qui a été retenue a été celle d’un jeune qui a développé une carte rose (preuve d’assurance) qui pouvait s’intégrer dans le Wallet d’un iPhone. M. Tremblay a toutefois dit craindre qu’il faille 24 mois à ses équipes pour l’intégrer dans les systèmes d’Aviva…

Jean-François Béliveau, premier vice-président, Québec, de Northbridge, dit que son entreprise investit beaucoup en technologie, notamment à tout ce qui a trait au Big Data. Il souligne que 90 % des données informatiques ont été créés au cours des deux dernières années. « Il faut analyser cette donnée et la retourner au courtier. On doit en venir à faire une souscription prédictive pour déterminer le profil du client. »

Jean-François Desautels, premier vice-président, Québec, d’Intact Assurance, dit que la taille a une importance capitale en matière de technologie. « Ça prend la clientèle pour tirer profit de la technologie, mais aussi les investissements en markéting qui vont avec. Aussi solide que soit la marque d’un courtier, il est utopique de croire que c’est suffisant. Elle doit être soutenue par une marque de confiance. Il y a une transformation des rôles traditionnels entre assureurs et courtiers », dit-il.

Il ajoute que l’assureur aura un rôle à jouer dans les processus pour amener le trafic chez les courtiers. « Ça passera par le développement de soumissions via des applications mobiles ou encore par l’analyse de données. Il faudra redéfinir la segmentation. Cette intégration représentera un défi important. Ce qu’on a vécu comme en érosion de parts de marché en assurance des particuliers s’est échelonné sur douze à treize ans. En assurance des entreprises, ça pourrait se faire en deux ou trois ans. Ce sera extrêmement rapide. »