Surprise : si les consommateurs achètent de plus en plus sur Internet, peu d’entre eux disent vouloir y acheter leur assurance de dommages.
La vente d’assurance en ligne n’éclipsera pas de sitôt l’exploit d’Amazon.com et ses 65 millions de nouveaux clients par mois. Un sondage mené conjointement par le Journal de l’assurance et la firme de consultation SECOR montre que courtiers et agents seront peu inquiétés par la concurrence d’Internet.

En février, SECOR a sondé par Internet 1 200 Canadiens à peu près également répartis au Québec, en Ontario et en Alberta. Les participants devaient avoir acheté une police d’assurance de dommages dans les deux dernières années.

Louis Regimbal, associé de SECOR, a présenté les résultats de ce sondage lors de la Journée de l’assurance de dommages, qui s’est déroulée à Montréal le 15 mars dernier.

Pris sous l’angle des résultats québécois, la majorité considèrent improbable ou peu probable qu’ils achètent un produit d’assurance de dommages en ligne. En fait, les consommateurs choisissent Internet pour voir quel produit leur convient le mieux et quel est le prix le plus avantageux. « Les notions d’accessibilité et de rapidité sont des facteurs qui prédominent dans le choix du consommateur de transiger par internet », a dit M. Regimbal.

Plus de la moitié des consommateurs croient essentiel de consulter un professionnel de l’assurance avant d’acheter de l’assurance. Environ 40 % croient que c’est préférable.

Par rapport aux participants des autres provinces, les Québécois affichent une nette propension à préférer le recours au téléphone au moment de l’achat d’assurance. Chez ceux qui préfèrent transiger par Internet, seuls 9 % croient essentiel de consulter un professionnel de l’assurance.

Le sondage montre que l’assurance ne figure pas au premier rang de l’activité sur Internet en matière de services financiers. De l’échantillon québécois, 81 % ont dit utiliser Internet pour payer des factures alors que 8 % ont dit l’avoir utilisé pour acheter de l’assurance. Ils ont utilisé ce medium pour rechercher des produits d’assurance dans une proportion de 22 %. Près des trois quarts y ont eu recours pour consulter leurs comptes bancaires.

Les principales activités par Internet sont suscitées par des préoccupations quotidiennes liées à l’épargne et au crédit, dit M. Regimbal. Les préoccupations en ce qui touche l’assurance auto et habitation sont plutôt ponctuelles, et ne surviennent souvent qu’une fois l’an, ajoute-t-il.

De plus, les consommateurs voient le Web comme une source d’information parmi d’autres. « Les consommateurs s’informent sur l’assurance aussi bien auprès d’un proche ou d’un professionnel que sur Internet », a dit M. Regimbal.

Il a ajouté qu’entre 10 % et 15 % de la population consultent uniquement un professionnel de l’assurance. M. Regimbal a aussi précisé que les consommateurs n’utilisent pas les médias sociaux au chapitre des sources d’information sur l’assurance.

Enfin, les participants au sondage ont fait part de leurs aspirations envers Internet. Leurs vœux les plus chers : pouvoir effectuer leurs réclamations en ligne et suivre l’évolution de leur demande. La capacité d’obtenir une soumission en ligne se classe également à la liste des principaux souhaits.

M. Regimbal conclut en disant que l’assureur réussira en assurance en ligne s’il considère avant tout Internet comme un canal de communications privilégié pour rejoindre la clientèle.