La création de cabinets de courtage se maintient au Québec, alors qu’une dizaine d’entreprises voit le jour en moyenne chaque année au Québec. Depuis le début de 2010, ce sont ainsi 102 cabinets de courtage qui ont vu le jour, a recensé le Journal de l’assurance.

Les entrepreneurs qui choisissent de se lancer en affaires en assurance n’optent toutefois pas uniquement pour le courtage désormais. Plusieurs choisissent de lancer leur propre agence. Ces conseillers autonomes le font d’ailleurs souvent dans la perspective d’embaucher du personnel pour faire croitre leur affaire.

On voit aussi quelques experts en sinistre se lancer comme entrepreneurs, bien souvent des gens ayant une grande expérience dans l’industrie et qui veulent finir leur carrière en étant leur propre patron. C’est notamment le cas de Roy Guertin, qui a lancé le cabinet d’expertise en règlement de sinistre R. Guertin & Associés. Œuvrant dans le domaine depuis 1982, il avait une clientèle auprès d’un autre cabinet et a choisi de se lancer à son compte pour ne pas à avoir à travailler pour un autre.

Ce spécialiste du West Island a traité des centaines de dossiers auprès de la Ville de Montréal. Il a confié au Journal de l’assurance faire des jaloux avec la qualité de sa clientèle. Deux de ses enfants sont des experts en réclamation pour des assureurs. Il entrevoit la possibilité de leur transférer son entreprise dans le futur.

Venir en aide aux sinistrés sans assurances

Jimmy Fequet est un autre expert en sinistre expérimenté, il œuvre dans ce domaine depuis 1972, qui a choisi de se lancer à son compte. En fin de carrière, il a toutefois choisi de le faire pour une raison bien précise : venir en aide aux gens victimes d’un sinistre, mais n’ayant pas d’assurance. Services-O-Sinistrés a donc vu le jour à Montréal avec cette mission.

Ce sont souvent les gens qui n’ont pas d’assurance qui en ont le plus besoin, souligne M. Fequet, particulièrement dans les immeubles locatifs. Aux sinistrés qui ont tout perdu lors d’un incendie ou autre cataclysme, il leur offre de faire l’enquête gratuitement et les aide à faire leurs réclamations auprès de l’assureur de l’immeuble, allant jusque devant les tribunaux si nécessaire. S’il a gain de cause, il se rémunère avec une portion de l’argent obtenu.

Lucinda Bouzi a opté pour partir son agence d’assurance en partenariat avec La Capitale assurances générales. Elle dit que c’est pour avoir la liberté qu’elle a choisi le domaine de l’assurance. Liberté d’exercer un métier qu’elle aime, mais aussi de choisir ses propres clients et de les aider à protéger leurs biens.

Un retour aux sources

Pour Louise-Françoise Lepage, ouvrir le cabinet de courtage Lepage et Cie est un retour aux sources, puisqu’elle en a déjà possédé un, qu’elle a vendu en 2009. « Si j’ouvre ce cabinet, c’est parce que je n’ai pas compris la première fois, même si je m’étais dit que je ne ferais plus d’assurance. J’ai toutefois l’assurance tatouée sur le cœur. Ça ne m’a jamais vraiment lâchée, puisque je faisais de la gestion de risques », a-t-elle relaté au Journal de l’assurance.

Cette fois-ci Mme Lepage a opté uniquement pour l’assurance des entreprises. Elle s’est aussi a trouvé un créneau bien précis : le transport des matières dangereuses. Et ça fonctionne. Sa prime moyenne est de 55 000 $.

Elle dit n’avoir aucun problème à trouver des clients, le bouche-à-oreille faisant son œuvre. Mme Lepage se dit aussi heureuse de voir qu’une relève existe dans le courtage, ce qui n’était pas le cas il y a dix ans. Quelle est la plus grande difficulté qu’elle rencontre dans son entreprise? Trouver des marchés. « C’est difficile, mais il s’agit de faire ses preuves », dit-elle.

L’appel de l’entreprenariat

Shawn Turcotte connaissait du succès en dirigeant le service d’assurance des particuliers d’un grand cabinet de courtage. Il a d’ailleurs été finaliste au prix Distinction Relève remis par le Regroupement des cabinets de courtage d’assurance du Québec (RCCAQ). L’appel de l’entrepreneuriat fut toutefois plus fort et il a lancé OVC Assurance en mars 2015. Il s’était fixé comme objectif de terminer l’année avec un volume dépassant le million de dollars (M$). Son entreprise connait toutefois un tel succès qu’il devrait terminer 2015 avec un volume de 2,5 M$. OVC compte déjà au total six employés.

M. Turcotte affirme que c’est en 2008 que son histoire d’amour avec l’industrie du courtage en assurance de dommages a débuté. « À l’époque, j’étais client d’un petit cabinet et j’aimais tellement le service que je leur référais des dizaines de clients par années. Lorsque j’ai voulu changer de domaine en 2010, j’ai pris le temps d’analyser le courtage et j’y voyais énormément d’opportunités donc je m’y suis lancé. Dès mes premiers pas dans mon nouvel emploi, je me suis rapidement senti à l’aise et mis mes idées au profit du cabinet qui m’avait embauché », relate-t-il.

Se concentrer sur ses forces

Il s’est ensuite résolu à lancer OVC assurance, avec le soutien de Yannick Jetté et du Groupe Jetté. « Ils nous ont permis de nous concentrer sur nos forces, c’est-à-dire la prospection et la vente de polices d’assurance. C’est en partie grâce à leur aide que nous avons pu atteindre notre premier million de chiffres d’affaires après quatre mois d’opérations », dit-il.

Qu’est-ce qu’il le démarque des autres entreprises dans le courtage? M. Turcotte affirme que c’est la composition de son équipe qui fait la différence. « Notre système est bâti de façon à attirer un type particulier d’employé. C’est probablement ce qui nous permet d’avoir des courtiers exceptionnels qui à leur tour produisent des résultats exceptionnels. Par ailleurs, je suis fier de dire que nous prévoyons agrandir de nouveau notre équipe de courtiers dans les prochains mois », dit-il.