Selon un routier de l’industrie, seul le quart des conseillers en valeurs mobilières et en fonds communs ont un plan de succession, pourtant la pierre d’assise essentielle à la vente d’un bloc d’affaires.Comptant 40 ans d’expérience en valeurs mobilières, Brian L. Curry, président fondateur de la firme de consultation Curry-Henry Group, affirme que 65 % à 75 % des conseillers en valeurs mobilières et en fonds communs n’ont pas de plan de relève.

Une situation qu’il juge dramatique, puisque la population vieillit. « Les représentants dans les plus grosses firmes de valeurs mobilières ont autour de 57 à 58 ans et ils n’ont pas de plan de succession, observe M. Curry. La raison : très peu de jeunes gens, conseillers ou agents, font leur entrée dans l’industrie. Ceux qui entrent cherchent avant tout à acheter un bloc d’affaires. Ils ne veulent plus comme avant prendre le téléphone pour bâtir leur clientèle. C’est long… Peut-être cinq ans. Peu de gens peuvent se permettre ce délai, de nos jours. »

Le facteur temps est crucial lorsqu’un jeune effectue ce choix de carrière. « Après avoir travaillé trois ans pour une banque à salaire, vous décidez de joindre les rangs de son courtier en valeurs mobilières. Vous serez en formation avec salaire pendant 18 mois, avec peut-être un petit boni. À la fin de la période, si vous n’avez pas accumulé tant de millions de dollars d’actif, vous êtes dehors. C’est trop court comme période de soutien », clame Brian L. Curry.

Publié en juillet 2012, le plus récent sondage de BMO sur la présence d’un plan de relève dans les entreprises a été effectué par Léger Marketing. Portant sur l’ensemble des PME canadiennes, ses constats ne sont guère plus reluisants. La majorité des PME n’ont pas instauré de plan de relève, soit 58 %. Une des principales raisons de leur inaction : 36 % estiment qu’il est trop tôt pour y penser.