Pour le cabinet de courtage AccèsConseil, le projet de loi 150 représente « une expropriation déguisée des propriétaires de cabinet de courtage pour favoriser les assureurs directs », dit sa chef de la direction Catherine Mainguy.

Tout comme le chef des opérations du cabinet Guy Duchesne, elle se dit outrée des mesures annoncées dans le projet de loi 150 par le ministre des Finances du Québec Carlos Leitão.

« En effet, les changements à prévoir dans les prochaines semaines à cause du projet de loi 150 auront des conséquences importantes sur le courtage au Québec. Nous n’arrivons pas à comprendre comment le gouvernement peut croire à leur bien-fondé », disent-ils.

Le courtage « infantilisé »

Ils ajoutent qu’il est louable d’établir un encadrement qui clarifie les modes de distribution pour le consommateur, mais la façon de s’y prendre « infantilise le courtier ». Ils indiquent que le professionnalisme de celui-ci n’est pas pris en compte dans la mouture actuelle du projet de loi 150, ce qui témoigne du manque de confiance du gouvernement dans la capacité du courtier à bien conseiller son client et à lui recommander le produit qui convient le mieux à ses besoins.

« Le consommateur ne sera pas mieux protégé en imposant un nombre d’offres minimal, bien au contraire. Les cabinets de courtage seront fragilisés et disparaitront au profit du modèle d’agence. Le gouvernement ne semble pas comprendre qu’il diminuera la variété de l’offre, et conséquemment qu’il va réduire le choix du consommateur », affirme dit M. Duchesne.

Vente par Internet : « les directs favorisés »

Pour AccèsConseil, la possibilité de faire de la vente par Internet sans l’intervention d’un représentant certifié « favorisera inévitablement » les assureurs directs. Et par l’ajout du projet de loi 150, c’est un coup fatal qui sera porté à des centaines de PME en région, disent les dirigeants du cabinet. « Comment envisage-t-on de maintenir des emplois en région et permettre à mon entreprise de croître avec ce carcan supplémentaire imposé par ce projet de loi ? », demande Mme Mainguy.