Hors Québec, certaines associations provinciales de courtiers ont un taux d’adhésion de presque 100 %. Ce n’est pas le cas au Québec, déplore le Regroupement des cabinets de courtage d’assurance du Québec (RCCAQ).

La présidente de son conseil d’administration Kathleen Ann Rake mentionne que le RCCAQ a réalisé des choses exceptionnelles au cours des dernières années, notamment dans le dossier de l’harmonisation des taxes, qui a fait sauver plusieurs milliers de dollars à chaque courtier.

Malgré cela, plusieurs cabinets ne sont pas membres du RCCAQ, déplore-t-elle. « Ça ne me rentre pas dans la tête ! On défend les intérêts du réseau. Il ne faut pas vivre un nouvel épisode comme celui de l’entrée du Mouvement Desjardins en assurance, où il était trop tard quand nous avons réagi. »

Le RCCAQ estime que 70 % des cabinets de courtage actifs au Québec sont membres du Regroupement. Ces cabinets emploient 67 % des courtiers en assurance de dommages au Québec. Son directeur général Guy Parent fait remarquer que les grands cabinets nationaux ne sont pas membres du Regroupement, alors qu’ils le sont dans les autres provinces.

« La perception des grands cabinets nationaux est que le RCCAQ défend les intérêts des cabinets actifs en assurance des particuliers. Ce n’est pas le cas, dit Kathleen Ann Rake. On vit les mêmes enjeux qu’eux. Les actions du Regroupement rayonnent sur l’ensemble du réseau, comme le dossier de l’harmonisation des taxes. Les grands cabinets en ont aussi profité. C’est là que je suis un peu outrée. »

Pour assurer sa pérennité, le RCCAQ a revu sa cotisation d’adhésion. Elle était auparavant établie selon le volume. Elle l’est maintenant en fonction du nombre de courtiers, comme c’est le cas pour les associations de courtiers dans les autres provinces.

Guy Parent affirme que la réception à ce changement a été excellente. Il a d’ailleurs pu le vérifier sur le terrain, alors qu’il a visité 60 cabinets cet été, en compagnie de sa directrice de la formation et des services aux membres Catherine Rioux. « On ne quémande pas à personne de devenir membre. Les cabinets embarquent parce qu’ils y croient. »

M. Parent convient que le lobby du RCCAQ est bien présent, mais aussi bien préparé. « On mesure notre valeur en considérant ce qui adviendrait des enjeux que nous faisons avancer si nous n’étions pas là. » « En coulisses, nous faisons beaucoup de choses. Nous ne cherchons pas toujours la première page des journaux. On travaille tout le temps et on a du pain sur la planche », ajoute Mme Rake.

Membership obligatoire ?

Que le législateur rende le membership obligatoire au RCCAQ règlerait-il certains problèmes ? Le Regroupement affirme n’en avoir jamais fait la demande pour obtenir la délivrance du permis de courtier, mais ne cache pas qu’il aimerait en venir à cette avenue.

« En gérant la formation continue, on aurait 100 % du membership. On deviendrait alors un incontournable », dit Kathleen Ann Rake. « On le souhaiterait ! Je suis content de voir que des gens pensent qu’on a tant de pouvoir ! », ajoute Guy Parent. Le directeur général du RCCAQ mentionne aussi que dans certaines provinces, ce sont les courtiers qui délivrent les plaques d’immatriculation automobiles.