Une des principales firmes de services paramédicaux au Canada, QUS Bodimétric, a acquis une firme spécialisée en cliniques de santé préventives dans l’intention d’investir ce champ quasi inoccupé au pays.Après avoir acquis la firme de Toronto Sunshine Health Services en mars dernier, QUS Bodimétric en a fait une filiale appelée Qualité Services de santé (QHS pour Quallity Health Services) qui œuvrera dans le secteur des cliniques de santé préventives.

Pour le vice-président et directeur du bureau québécois de QUS, Ian Keiller, cette acquisition tombe à point nommé. « Nous cherchions une valeur ajoutée pour ceux qui vendent de l’assurance collective. Notre premier public-cible, ce sont les assureurs », a-t-il soutenu lors d’une entrevue tenue aux bureaux du Journal de l’assurance.

Sunshine Health Services a démarré ses activités en 2001. La société s’est déjà taillé une solide place dans ce domaine, tenant quelque 4 000 cliniques préventives en cinq ans, la plupart en Ontario.

Pour sa part, QHS conservera le siège social à Toronto et souhaite étendre le concept de clinique préventive à l’échelle canadienne.

Les cliniques QHS porteront sur une quinzaine de problèmes de santé à circonscrire, tels le cholestérol, l’ostéoporose, la santé cardiovasculaire et le diabète.

L’infirmière Hélène Poireau est responsable du développement des cliniques au Québec. QHS entend conscientiser les gens par ses cliniques en prenant une « photo » de leur état de santé, explique-t-elle. « En fonction des résultats, nous pourrons leur dire s’ils sont à risque ou non, par rapport à telle ou telle maladie. » Elle souligne que ces cliniques demeurent une méthode préventive. « Nous ne pouvons pas diagnostiquer quoi que ce soit. Nous sommes en fait l’amorce d’une éventuelle consultation chez le médecin. »

La tenue de ces cliniques est à la charge de l’assureur, de l’employeur ou d’une compagnie pharmaceutique. « Le grand public ne paiera jamais pour ce service », précise Hélène Poireau. Les coûts oscillent entre 600 à 900$ par clinique.

Ces cliniques préventives disposent d’outils technologiques appropriés pour les examens médicaux et sont réalisées avec la collaboration d’une équipe d’infirmières et de médecins. Il s’agit d’un programme « clé en main », fait valoir Ian Keiller.

Avant de lancer le concept, l’antenne québécoise de QUS Bodimétric, qui compte des bureaux à Brossard et à Québec, a tenu des cliniques préparatoires l’an dernier. Six journées de vaccination contre la grippe ont eu lieu au Québec.

Ian Keiller espère qu’une fois la formation technique et théorique des infirmières québécoises complétée, les premières cliniques de santé préventives seront offertes dans la province dès la fin de mai. Il compte d’abord concentrer ses efforts sur les questions d’ostéoporose, de cholestérol et de cancer de la peau.

Au niveau pancanadien, les premières villes visées cette année sont, outre Montréal, Toronto et Hamilton, suivies de Calgary, Edmonton et Vancouver.

Six entreprises actives au pays ont signé un contrat avec QHS : Manuvie (pour une seconde année), Federated Insurance, FedEx, Levi Strauss, ED Smith et Campbell.

Le vice-président et directeur général de QUS Bodimétric signale que le Canada est en retard de cinq ans sur les États-Unis, où ces cliniques, dit-il, sont monnaie courante. Ian Keiller croit que la conjoncture est favorable au pays pour amorcer cette tendance. « Les gouvernements sont de plus en plus ouverts à ce que des compagnies privées se lancent dans ce domaine », soutient-il.

M. Keiller ajoute que d’ici cinq ou six ans, il y aura un afflux d’infirmières qui prendront leur retraite. Certaines, croit-il, pourraient se réjouir de continuer dans le domaine de la santé pour le secteur privé. Au Québec, il dit s’appuyer sur un réseau de 250 infirmières.