Peut-on carrément remplacer le conseiller par la technologie sans que le client n’en souffre? Poser la question, c’est évidemment y répondre, a lancé la PDG de la Chambre de la sécurité financière, Marie Elaine Farley, lors d’un discours prononcé au Colloque de conformité du Conseil des fonds d’investissement du Québec, hier à Montréal.

« Doit-on comprendre qu’aujourd’hui, à l’ère des applications informatiques, le rôle du conseiller n’a plus la même valeur ajoutée? Ou malgré la plus grande complexité des produits et services financiers, que le consommateur est soudainement devenu plus averti », s’est également interrogé Mme Farley.

« Inciter la population à se priver des services des conseillers alors que l’on sait qu’elle en a besoin comme jamais auparavant, ce serait ni plus ni moins nous faire reculer collectivement. » Ce n’est clairement pas une « modernisation », a ajouté Mme Farley.

Suivre le courant

« S’opposer à l’essor de l’Internet, c’est comme vouloir changer le sens du fleuve Saint-Laurent », reconnait la PDG de la Chambre. Elle croit toutefois que cette avenue ne peut s’emprunter au détriment du consommateur.

Mme Farley a d’ailleurs rappelé les analyses qui démontrent l’accroissement du patrimoine chez les familles qui ont bénéficié des services d’un conseiller financier.

Le rôle du conseil est précieux pour le consommateur, et l’affaiblir serait contreproductif pour toute la société québécoise, prévient Mme Farley. Le conseiller procure selon elle des bénéfices tangibles pour le public. « Il ne faut pas perdre de vue que le consommateur ne sait pas ce qu’il ne sait pas ».