Guy Duhaime reproche au ministre Leitao de céder à la pression de l’Autorité des marchés financiers et des grandes institutions financières en orchestrant la disparition de la Chambre de la sécurité financière, dans le dos des conseillers.

Dans une lettre ouverte, le PDG et fondateur de l’agent général Multi Courtage tire à boulets rouges sur le ministre, parce qu’il se laisse dicter ses réponses par l’Autorité, le Mouvement Desjardins et les grandes banques. Il attribue à son passé de « banquier » le fait qu’il leur prête « une oreille attentive ».

Il reproche aussi à l’Autorité de se montrer perméable au lobbysme de ces grandes institutions financières. Ces institutions qui souhaitent selon lui voir la Chambre disparaitre, et ainsi économiser tout en se débarrassant d’entraves réglementaires provinciales, et mener plus rondement leurs affaires pancanadiennes.

Pourquoi cette urgence?

Guy Duhaime se montre outré que le tout se fasse dans le dos des conseillers. « Sans avertissement, en pleine commission des finances publiques au début du mois de mai 2017, le ministre a annoncé qu’il allait éliminer notre organisme professionnel avant même le dépôt du projet de loi prévu d’ici le 16 juin prochain », s’insurge M. Duhaime.

Pourquoi s’empresser? Pour faciliter la vente d’assurance par internet, ou sans conseiller ? Pour montrer patte blanche au Fonds monétaire international lors de sa prochaine visite? Pour enlever des arguments au ministre des Finances fédéral Bill Morneau dans son projet de régulateur pancanadien en valeurs mobilières? « Serions-nous simplement les victimes d’une querelle fédérale-provinciale », s’interroge M. Duhaime.

Plaidoyer contre les commis-vendeurs et l’arbitraire

Guy Duhaime livre un plaidoyer envers la profession qu’il ne veut pas voir transformer en celle de commis-vendeurs, délestés de toute indépendance. C’est l’effet qu’aura selon lui l’élimination de la Chambre, une éventualité qu’il qualifie de retour de 30 ans en arrière.

« On réalise aussi assez souvent que l’AMF met en doute notre rôle de conseillers indépendants », ajoute-t-il. On nous fait toujours porter un chapeau de « conflits d’intérêts ». « Je veux que mon statut de professionnel et d’aidant financier cesse d’être mis en doute par l’AMF et les autres instances canadiennes », a-t-il lancé. 

Pour plus de détails, lire la lettre ouverte de M. Duhaime sur la révision de la Loi sur la distribution de produits et services financiers (LDPSF).