Le Regroupement des cabinets de courtage d’assurance du Québec (RCCAQ) s’inspirera de la mobilisation du secteur public pour faire face au gouvernement dans le cadre de la révision de la Loi sur la distribution des produits et services financiers.

Dans un message adressé aux membres du RCCAQ, daté du 9 décembre, et dont le Journal de l’assurance a obtenu copie, Patrick Bouchard, président du RCCAQ, affirme que son Regroupement s’inspirera des négociations fructueuses qui ont eu lieu entre le gouvernement du Québec et le secteur public pour faire valoir son point de vue dans ses négociations à propos de la révision de la loi 188 et de l’harmonisation des taxes.

M. Bouchard rappelle que les négociations entre le gouvernement et la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) étaient pourtant mal engagées. Les représentants des 66 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et autres se sont même retirés des discussions dénonçant le manque de sérieux des négociateurs gouvernementaux. Le ministre de la Santé serait intervenu personnellement pour rétablir les ponts. Un blitz de négociation de dix jours a pris fin dans la soirée du vendredi 4 décembre par la conclusion d’une entente historique qui met un terme à des irritants majeurs.

Et ces professionnels ont obtenu des gains majeurs, relate M. Bouchard. Ils ont obtenu un ratio « adéquat » d’infirmières par patient dans tous les services. Ils ont aussi été chercher plus de postes à temps plein d’inhalothérapeutes, d’infirmières et d’infirmières auxiliaires seront pourvus, réduisant le recours à des agences privées et stabilisant le fonctionnement de nombreux services.

« La détermination de la FIQ et les nombreuses démonstrations du bien-fondé de leurs demandes ont sûrement contribué à la conclusion de cette entente. Mais l’appui de la population, l’affection envers ces soignantes et le fait que leurs demandes améliorent les soins aux patients auront aussi joué beaucoup », croit M. Bouchard.

Autre cas qui inspire le RCCAQ : l’Alliance des professeures et des professeurs de Cégep, qui représente 20 000 membres, confirmait par une entente de principe le 6 décembre, des augmentations salariales d’environ 5 %, du gouvernement du Québec. Comment ont-ils obtenu cette importante concession? En demandant la réévaluation du travail d’un enseignant de Cégep selon l’effort, la qualification, les responsabilités et les conditions de travail, relate M. Bouchard.

« À l’aube d’une année qui sera déterminante en raison des négociations liées à la révision de la loi sur la 188, le RCCAQ continue son travail de préparation. De ces négociations fructueuses entre les infirmières, les professeurs de Cégep et le gouvernement, on peut en conclure que le travail sera exigeant, que la mobilisation devra être soutenue, mais surtout qu’il est possible d’obtenir des gains », dit M. Bouchard.

Un réseau qui sera mobilisé

Guy Parent, directeur général du Regroupement des cabinets de courtage d’assurance du Québec (RCCAQ), croit qu’il pourra mobiliser ses membres si le besoin s’en fait sentir dans le cadre de la consultation sur la révision de la Loi de la distribution des produits et services financiers.

M. Parent avait confié le tout au Journal de l’assurance lors d’une entrevue réalisée au lendemain du dépôt du mémoire du RCCAQ, au début octobre. « Nous avons un support majoritaire de nos membres et nous avions approché plusieurs dirigeants pour leur faire connaitre notre position. Les dirigeants de bannières nous ont d’ailleurs dit qu’ils s’attendaient à ce qu’on leur en parle. Aussi, lorsque nous avons sondé nos membres, la loi 188 était un enjeu majeur pour eux. Nos gens nous suivent et nous pourrons les mobiliser », dit-il.

Le directeur général du RCCAQ dit que le Regroupement a aussi un an pour peaufiner sa stratégie, plusieurs s’attendent en effet à ce qu’une éventuelle commission parlementaire ait cours à l’automne 2016. Il ajoute que le RCCAQ a aussi changé son ton au fil des années. Il est plus en plus actif auprès des sphères politiques.

« Le tout avait été amorcé sous la présidence de Stéphan Bernatchez et aussi avec l’embauche d’Isabelle Perreault comme directrice générale. Depuis mon arrivée il y a deux ans, on a intensifié le tout. Si on ne l’avait pas fait, la donne ne serait pas la même aujourd’hui, notamment dans le dossier de l’harmonisation des taxes », dit M. Parent.


La Coalition ne craint pas pour son avenir

Les liens qu’entretient la Coalition pour la promotion des professions en assurance de dommages avec la Chambre de l’assurance de dommages sont bien connus. Toutefois, si jamais la Chambre venait qu’à disparaitre, la Coalition pourrait poursuivre sa mission, assure son PDG Robert LaGarde.

M. LaGarde est aussi revenu sur les raisons qui ont poussé la Coalition à ne pas présenter de mémoire dans le cadre de la révision de la Loi sur la distribution des produits et services financiers. « Les administrateurs au sein de notre conseil font partie d’organisations qui ont toutes leur position propre. Ça aurait été difficile pour nous d’intervenir. De plus, la mission de la Coalition est de réunir le plus de gens possible dans l’industrie et de revaloriser la profession », dit-il.

Quant à l’avenir de la Coalition advenant une éventuelle disparition de la Chambre, M. LaGarde rappelle que la Coalition a son propre budget indépendant. « On pourrait aller chercher la contribution de l’industrie d’une autre façon. Ce sera au conseil d’administration d’y voir le cas échéant. Il n’y a pas de préoccupation de ce côté », assure-t-il.

Il rappelle aussi que 14 000 nouveaux certifiés sont entrés dans l’industrie depuis 2002. « La Coalition a une raison d’être s’il y a une valeur ajoutée dans sa mission. Tant que la Coalition répondra à un besoin et que l’industrie en veut, elle restera. On y mettra fin le jour où elle ne le fera plus. Nous avons revu le tout en 2012 et l’industrie nous a invités à continuer, car l’industrie veut la Coalition. Elle va chercher ses appuis par ses agissements et vient ainsi crédibiliser la profession. La Chambre est un partenaire important de la Coalition, mais ce sont les administrateurs de la Coalition qui décident de ses actes », dit M. LaGarde.