L’agence de notation des institutions financières Standard and Poor’s exhorte les assureurs IARD actifs au Canada à éviter une autre guerre de prix, comme celle de 2001 et 2002, dans l’espoir de mettre la main sur les parts de marchés de leurs concurrents. Une autre guerre déstabiliserait l’industrie canadienne de l’assurance de dommages et en affecterait négativement sa rentabilité à long terme.Plusieurs facteurs font néanmoins craindre à Standard and Poor’s que ce scénario se reproduise en 2007 ou en 2008. Au premier chef, la baisse des primes et l’assouplissement des critères de souscription indiquent clairement que l’industrie canadienne de l’assurance IARD s’est résolument engagée dans un cycle de marché mou.

Au second chef, la présence de plus de 200 assureurs de dommages en sol canadien en fait un marché très compétitif. Dans cet environnement, la tentation est forte pour les assureurs de réduire davantage les primes et de continuer à assouplir les critères de souscription, avance Standard and Poor’s.

Enfin, les rendements record des dernières années, ainsi que les rendements élevés de 2006 ne pourront pas se maintenir d’ici la fin 2007 et en 2008, indique l’agence.

Selon Standard and Poor’s, l’état de l’industrie de l’assurance IARD demeurait stable au 1er juin dernier. Au 31 décembre 2006, le ratio combiné de l’industrie était de 91,7%, tandis que le rendement sur l’avoir des actionnaires était de 17% durant la même période de référence.

Ces résultats s’expliquent par une fréquence des sinistres particulièrement faible et par des températures particulièrement clémentes en 2006. Or, cette situation ne pourra se prolonger indéfiniment, affirme Standard and Poor’s.

Au chapitre des notations financières, entre 2005 et 2006, Standard and Poor’s a révisé à la baisse la perspective BBB+ positive de Co-operators pour la fixer à une perspective BBB+ stable. Cette révision fait suite à plusieurs phénomènes observés chez Co-operators: les sinistres en assurance aux entreprises et en assurance habitation ont augmenté en sévérité, tandis que ceux en assurance automobile ont augmenté en fréquence.

Les perspectives des quatre filiales de Northbridge, Markel, Lombard, Federated et Commonwealth, placées en mode d’observation négative l’an dernier ont été qualifiées de négatives cette année. Le recours à un fort volume de réassurance ainsi que la surpondération en actions dans son portefeuille de placement ont contribué à cette diminution.