Standard Life a récemment lancé un « baromètre d’action » constitué de 12 questions qui permettent d’établir un profil d’investisseur pour pousser les épargnants hésitants ou indécis à agir.Ce baromètre, qui est au cœur du nouveau Programme d’inertie financière, permet de jauger l’état d’esprit de l’épargnant et de discerner les éléments personnels qui l’empêchent de passer à l’action. Son questionnaire permet de dégager un score qui attribuera à l’investisseur un des cinq profils que l’assureur a créés en s’inspirant de l’expertise d’Environic Research.

Contrairement aux profils règlementaires de tolérance au risque, qui classent les investisseurs selon leur tolérance au risque, Standard Life trace les siens selon les aspects humains. Standard Life a produit une étude qui montre la répartition de la population canadienne dans ces cinq profils.

« Nous sommes allés plus loin que les profils d’investisseur qui existent déjà. Nous avons voulu outiller les investisseurs et les amener à se poser des questions comme : «Pourquoi je n’épargne pas?» ou «Pourquoi est-ce que je stagne dans le marché monétaire depuis deux ans?» », a dit en entrevue au Journal de l’assurance Michel Fortin, premier vice-président, markéting et solutions client de Standard Life.

Standard Life a voulu s’attaquer à plusieurs constats, dont le fait que plus de 40 % des Canadiens se disent très préoccupés par leurs finances personnelles. Pourtant, les investisseurs sont nombreux à ne pas agir. Standard Life croit que plusieurs deviennent paralysés lorsqu’ils ne comprennent plus la volatilité des marchés et peinent à se retrouver dans la masse des renseignements disponibles.

« Le taux de contribution à l’épargne-retraite n’est pas suffisant. Nous voulons combattre cette forme d’inertie financière, qui a été particulièrement mise en évidence par l’après-crise 2008 », observe M. Fortin.

« Depuis cette crise, beaucoup de Canadiens sont inertes et en attente. Ils se demandent : «Où devrais-je investir, et combien?» Certains fonds dorment dans les comptes chèque à 0 % d’intérêt et ne profitent ni d’une répartition éclairée, ni de la croissance des marchés. Quand on est hors des marchés, les rendements annoncés dans les journaux deviennent simplement de belles statistiques. »

Le conseiller aussi ciblé

L’approche ne cible pas que l’investisseur. « C’est une approche holistique du problème, qui s’adresse tant au conseiller qu’à l’investisseur. Il est démontré que ceux qui bénéficient de conseils sont mieux outillés pour épargner. Comprendre l’état d’esprit de son client permet au conseiller d’engager la conversation de façon plus éclairée avec lui », croit M. Fortin.

Le conseiller aurait avantage à répondre lui-même aux questions du baromètre, selon M. Fortin. « Les éléments clés l’outilleront pour approcher son client ou améliorer ce qu’il fait déjà avec le know your client ». M. Fortin a par ailleurs souligné que l’inertie est une grande préoccupation pour les responsables des régimes. Au-delà de combattre l’inertie des participants, il faut aussi combattre l’inertie des employeurs qui n’ont pas de régimes. « Avoir un régime est le troisième élément en importance dans le choix d’un employeur. C’est donc un plus d’en avoir un. Au Canada, 98 % des entreprises sont des PME et plus de la moitié n’ont pas de régime. Nous suggérons des solutions possibles », dit-il.

Le baromètre permettra à Standard Life d’obtenir, avec le temps, des statistiques d’utilisation. « Environics poursuivra ses recherches et alimentera les profils à partir de ses résultats, car les profils ne sont pas statiques », a expliqué M. Fortin. Nous estimons que ce sondage sera opportun une fois l’an, car l’environnement économique et les autres facteurs clés changent sans cesse. »

Les profils ont été constitués à partir des données recueillies dans le Social Values Monitor, une étude effectuée par Environics Research depuis 30 ans auprès de 2 000 Canadiens, avec 250 questions sur les valeurs et aspirations sociales. Standard Life y a combiné quelques questions exclusives. « Pour déterminer nos profils, nous avons ajouté un volet sur la confiance des investisseurs et la sécurité d’emploi », a précisé M. Fortin.