Difficile de comparer les résultats financiers de TD Meloche Monnex en 2005 avec ceux des années précédentes, car l’assureur a absorbé Liberty Mutual l’an dernier. Mais la direction reconnaît que la croissance fut plus lente que par le passé.« Un rendement sur l’avoir des actionnaires de 27,7%, chez nous, cela signifie que nous excellons encore dans le contrôle des coûts, explique Alain Thibault, président et chef de la direction. Nous avons la structure de coûts la plus basse de l’industrie. C’est notre avantage concurrentiel. »

M. Thibeault reconnaît que le ratio de sinistre est plus élevé que la moyenne de l’industrie. Mais l’approche marketing basée sur deux marques de commerce, Meloche Monnex et TD Assurance/Insurance, ainsi que la synergie avec la Banque TD sur le plan du commerce électronique, apporte beaucoup d’eau au moulin.

TD Meloche Monnex souffre comme les autres d’une sinistralité élevée en assurance habitation. Mais son président ne voit pas de hausse de tarif majeure à l’horizon.

L’assureur a admirablement tiré son épingle du jeu, compte tenu de la situation difficile que vivaient ses concurrents en assurance automobile. Notamment en Ontario. « Il y a trois ans, nous ne pouvions pas répondre à la demande des nouvelles affaires. Les automobilistes nous appelaient car nombre d’assureurs se retiraient du marché. Les nouveaux clients étaient insatisfaits de leur renouvellement de police et nous appelaient en grand nombre, relate-t-il. C’était un défi que de les servir adéquatement. Nous recevions des milliers d’appels par jour! Aujourd’hui, nous devons travailler comme les autres pour obtenir de nouvelles parts de marché. »

M. Thibeault mentionne que l’assureur offre une certaine stabilité sur le plan de la tarification. Ce qui n’a pas entraîné de mauvaise surprise lorsque les nouveaux clients se sont faits moins nombreux.

En 2003, l’assureur a connu 33% de croissance de son chiffre d’affaires, rappelle M. Thibeault. Une performance surtout liée aux nouvelles affaires. En 2004, cette croissance fut de 15%. « En 2005, ce fut plus lent », dit-il, sans donner de chiffre.

Si Alain Thibeault reconnaît que les deux dernières années ont été exceptionnelles pour l’industrie canadienne de l’assurance de dommages, il se dit inquiet pour l’avenir. « L’environnement n’est pas facile. La compétition est féroce. Rien n’est acquis. Il s’agit que nous subissions plus d’une catastrophe naturelle majeure ou une réglementation plus musclée hors Québec, et l’industrie retombera dans le rouge », conclut-il.