Au cours des dernières années, le mandat de l’Autorité des marchés financiers s’est élargi.À la bonne conduite des marchés financiers se sont ajoutés la mise en place des entreprises de services monétaires, le déploiement du Régime volontaire d’épargne retraite (RVER), et l’approbation de certains contrats dans le marché de la construction. Au point tel que l’Autorité emploie aujourd’hui 700 personnes, réparties également entre Montréal et Québec.

« Le spectre que l’on couvre est large, ce qui rend la charge lourde, dit Louis Morisset, PDG de l’Autorité des marchés financiers. Je suis néanmoins bien entouré et je compte sur une excellente équipe. Nous sommes devenus un véritable régulateur intégré. Ce sont des gains que l’industrie ne voit pas, mais nous en voyons la pertinence », dit-il.

Il rappelle que le Québec n’est pas à l’abri d’une fraude majeure, mais souligne que l’Autorité a mis plusieurs initiatives en place pour contrer un tel méfait, notamment la cybersurveillance et la collaboration avec les forces policières. « Nous sommes des précurseurs en ce sens au Canada. On épingle beaucoup de gens », dit-il.

M. Morisset dit aussi voir des signes précurseurs de la dernière crise pointer à l’horizon dans les gros marchés, hors Canada. « Il faut être vigilant là-dessus. On se prépare toujours en fonction de la dernière crise, mais il n’est pas impossible qu’on se fasse frapper sur un flanc que nous n’avions pas prévu », dit-il.

L’Autorité souhaite toutefois continuer à être un joueur important au niveau national, mais aussi international. « Nous voulons être capables d’influer et d’orienter les décisions. C’est positif pour nous, mais aussi pour notre industrie. On n’a qu’à prendre le leadeurship que nous avons eu dans le dossier de la certification en assurance de personnes. Nous sommes aussi très impliqués dans les activités de divers organismes internationaux », dit M. Morisset.