Selon les conclusions d’une étude publiée aujourd’hui par Option consommateurs, la vente de produits d’assurance en ligne sans l’intermédiaire d’un professionnel comporte trop de risque pour les consommateurs. Hormis pour certains produits d’assurance automobile, l’association de protection du consommateur considère donc que la vente en ligne de produits d’assurance de dommages ou d’assurance de personnes ne devrait pas être permise sans l’intervention d’un représentant.

L’auteure de l’étude, Me Annik Bélanger-Krams, explique qu’il existe un risque réel pour les consommateurs qui n’ont pas les connaissances pointues des experts pour comprendre les nuances et les subtilités d’une assurance. Un consommateur mal informé pourrait ainsi souscrire une assurance dont il n’a pas besoin, qui serait mal adaptée à sa situation ou encore insuffisante.

La protection du public comme priorité

Cette position a été accueillie très favorablement par la Chambre de la sécurité financière (CSF) pour qui « les conclusions de l’étude corroborent les préoccupations soulevées par la Chambre de la sécurité financière et la Chambre de l’assurance de dommages (ChAD) ».

Selon la CSF, l’étude vient apporter un éclairage important qui doit être pris en compte afin que la protection du public demeure une priorité, et ce, au moment où le ministre des Finances du Québec s’apprête à réviser l’ensemble des lois du secteur financier.

« Les produits d’assurance ne sont pas des produits de consommation courante, souligne  Marie Elaine Farley, présidente et chef de la direction de la CSF. En matière de distribution d’assurance en ligne, il est essentiel que les consommateurs aient accès aux conseils de professionnels formés et encadrés par un organisme indépendant qui veille à la formation continue, la déontologie et la discipline des représentants qui distribuent des produits et services financiers. »

« Éviter que le consommateur se retrouve sans protection »

De son côté, la Chambre de l’assurance de dommages, par la voix de sa présidente-directrice générale, Maya Raic, note que l’étude d’Option consommateurs met en lumière les risques associés à la vente de produits d’assurance par Internet.

« Il faut éviter que le consommateur se retrouve sans protection, sous-assuré ou avec un produit inutile ou inadéquat, souligne-t-elle. Rappelons que trois consommateurs sur quatre jugent l’assurance de dommages complexe. Actuellement, plus de 50 % d’entre eux ne connaissent pas toutes les exclusions et les inclusions de leur contrat et n’en comprennent pas tous les éléments. »

L’étude  examine par ailleurs des modèles existants au Royaume-Uni et en France et apporte un éclairage majeur sur la manière de protéger le consommateur dans ce genre de transaction. L’association propose une série de modifications législatives et de mesures préventives afin de bien protéger les Québécois.