Les ventes d’assurance vie individuelle ont décliné pour un troisième trimestre d’affilée, en raison d’un retour à la normale après la frénésie de 2016. La vie entière a particulièrement écopé.

En termes de nouvelles primes annualisées, les ventes d’assurance vie individuelles ont totalisé 1,514 milliard de dollars (G$) en 2017, par rapport à 1,852 G$ en 2016. C’est un recul de 18 %, révèle le rapport de LIMRA sur les ventes de 2017 et du quatrième trimestre, dont le Journal de l’assurance a obtenu copie.

Les ventes du quatrième trimestre de 2017 ont atteint 351 millions de dollars (M$), contre 753 M$ au quatrième trimestre de 2016, en baisse de 53 %. Il s’agit d’un troisième trimestre d’affilée de recul pour les ventes d’assurance vie individuelle.

« Le marché canadien de l’assurance vie individuelle a connu des difficultés à la fin de 2017. En comparaison, la nouvelle fiscalité des polices avait semé la frénésie à la fin de 2016 », dit l’auteur du rapport, Matthew Rubino.

Les nouvelles dispositions de la loi fédérale sur l’impôt ont frappé de plein fouet les produits d’assurance vie entière et d’assurance vie universelle, qui comptent habituellement pour le gros des ventes en termes de primes annualisées. L’annonce d’une réduction de leur avantage fiscal à partir du 1er janvier 2017 a entrainé une vente de feu qui a culminé au quatrième trimestre de 2016. Elle s’est poursuivie dans une moins grande mesure au premier trimestre de 2017, en raison d’un délai de grâce accordé aux assureurs pour émettre les polices liées à des dossiers soumis sur le tard par des conseillers.

Recul de 61 % pour la vie entière…

La vie entière a ainsi produit des ventes de 489 M$ au quatrième trimestre 2016, contre seulement 190 M$ au quatrième trimestre de 2017, soit un recul de 61 %. L’assurance vie universelle a connu un sort similaire, avec seulement 68 M$ de ventes au quatrième trimestre de 2017, contre 168 M$ au quatrième trimestre de 2016, soit un recul de 59 %. Les produits temporaires n’ont pas été touchés par les nouvelles règles fiscales. Leurs ventes sont passées de 96 M$ à 93 M$ entre les quatrièmes trimestres de 2016 et de 2017, soit un recul de 4 %.

En 2017, les ventes en termes de primes annualisées ont d’ailleurs crû de 2 % pour l’assurance temporaire par rapport à 2016. Elles ont reculé de 30 % pour l’assurance vie universelle et de 20 % pour l’assurance vie entière.

… qui conserve la part du lion

Malgré le recul de ses ventes en 2017 relativement à 2016, l’assurance vie entière continue de réclamer la part du lion en termes de volume. Ainsi, les ventes d’assurance vie entière ont terminé 2017 avec un volume de vente de 859,3 M$, soit 57 % du volume total des ventes d’assurance vie individuelle. Le volume des ventes d’assurance vie temporaire a totalisé 369 M$ en 2017, soit 24 % du total. Les ventes d’assurance vie universelle arrivent en queue de peloton. À 286,4 M$, ses primes représentent une part de 19 % du total des ventes d’assurance vie individuelle réalisées en 2017.

L’assurance temporaire a réclamé le plus grand nombre de polices vendues en 2017, soit 415 011 pour une part de 58 % du volume total. L’assurance vie entière se classe deuxième avec 195 114 polices, soit une part de 27 %. L’assurance vie universelle ferme la marche, avec 108 306 polices, soit 15 % de toutes les polices vendues en 2017.

Le réseau des agents exclusifs a le plus souffert de l’après-frénésie de 2016. Ses ventes en termes de primes ont reculé de 27 % en 2017, alors que le repli s’est limité à 15 % pour le réseau des conseillers indépendants.

Les ventes du réseau exclusif battent en retraite pour tous les produits. Entre 2016 et 2017, ses ventes ont reculé de 44 % en assurance vie universelle, 31 % en assurance vie entière et 5 % en assurance vie temporaire.

Les ventes du réseau indépendant ont reculé de 27 % en vie universelle et de 15 % en vie entière entre 2016 et 2017. Ce réseau a toutefois réalisé une croissance de 5 % en vie temporaire durant cette période.

Les agents généraux limitent la casse

Les différents canaux du réseau indépendant ont connu des fortunes diverses en 2017. Les comptes nationaux ont vu leurs ventes en termes de primes reculer plus que les autres par rapport à 2016, soit de 32 %. Chez les conseillers indépendants, les ventes ont reculé de 19 % entre 2016 et 2017. Le canal des agents généraux a limité son recul à 8 %.

Ces trois canaux du réseau indépendant ont été davantage frappés lors du dernier trimestre de 2017, par rapport au même trimestre de 2016. Les ventes des comptes nationaux en termes de primes ont alors reculé de 68 %, celle des conseillers indépendants de 60 % et celle des agents généraux de 45 %. Le réseau des agents exclusifs a reculé de 59 % durant cette période de comparaison.

Le réseau indépendant garde la mainmise sur le gros des ventes annuelles. Il possède 72 % des primes totales de 2017.