Un assureur à courtage a décidé de miser sur la transmission de données en temps réel pour permettre à ses courtiers d’être plus efficaces. Il s’agit de York & Fire, qui appartient à La Capitale assurances générales.
« Nous croyons que transmettre des données en temps réel est la meilleure façon pour nos courtiers d’interagir avec notre portail », a affirmé Katherine Evans, vice-présidente et chef des finances de l’assureur, en entrevue au Journal de l’assurance.
Le concept de temps réel est bien présent dans l’industrie, mais il n’est pas bien maitrisé par les assureurs, ajoute Mme Evans. Elle souligne toutefois que les courtiers ont compris le jeu des assureurs et voient bien que les solutions qu’ils proposent ne sont pas du temps réel.
L’entente qu’a signée York & Fire avec Technologie Keal n’est pas la première avancée de l’assureur en matière de transactions en temps réel. Déjà, il avait mis à la disposition des courtiers sa base XML en temps réel pour les courtiers utilisateurs de Warp et de Tam, deux systèmes d’Applied Systems. Les courtiers de York & Fire travaillant avec le système de Brovada ont aussi pu disposer d’un lien en temps réel. L’entente avec Keal et son application KealConnect a permis à l’assureur de passer à un autre niveau.
Gains en efficacité
Mme Evans dit que tous ces partenariats avec des fournisseurs technologiques ont permis à York & Fire de gagner en efficacité. « Il nous faut être capable de transférer des données pour être au niveau des assureurs directs. L’avantage de travailler en temps réel est que le courtier travaille de son système, qu’il clique sur un bouton et que celui-ci envoie l’information. Il n’a pas besoin de faire une recherche et d’établir une procédure. Son système devient une extension de sa personne. Le transfert de données est ainsi très rapide », dit-elle.
Avec KealConnect, un courtier traitant avec York & Fire peut interroger son système et voir quand le prochain paiement du client est dû. « Le courtier n’a pas cette information. Elle appartient à l’assureur. Toutefois, si le courtier travaille avec nous, il pourra nous envoyer une demande qui sera traitée automatiquement par notre portail. Nous lui répondrons en temps réel. Le tout ne prend que huit à dix secondes, au lieu de trois ou quatre minutes. Le courtier n’a pas alors à dire à son client qu’il va le rappeler et ainsi prendre le risque de ne pas le joindre sur le champ. C’est comme si le courtier travaillait directement de nos bureaux », dit Mme Evans. Elle ajoute que 60 % à 70 % des courtiers traitants avec sa compagnie ont accès à des données en temps réel.
Pourquoi n’y a-t-il pas plus d’assureurs qui font de même? Mme Evans attribue une partie du problème au fait que certains assureurs ont des systèmes vétustes. « Ces systèmes sont parfaits à l’interne. Or, le courtier ne peut y accéder vu leur vétusté. La situation est aussi différente en Ontario qu’au Québec. En Ontario, les courtiers peuvent traiter avec jusqu’à 15 à 20 assureurs différents, ce qui augmente la complexité de la chose », dit-elle.
Mme Evans dit aussi ne pas croire qu’un portail unique puisse être considéré. Elle souligne que les courtiers travaillent à résoudre le problème avec le projet de l’Association des courtiers d’assurance du Canada. Elle ajoute toutefois qu’il faut permettre au courtier d’avoir une vision très claire de ce qui se passe chez l’assureur. Même chose pour le consommateur, dit-elle.
« À terme, il faudra que le client puisse aller sur Internet et voir par lui-même la date de son prochain paiement. Les gens s’attendent à un service 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Il y a donc une poussée significative à faire pour leur permettre d’accéder à leurs données », dit-elle.