Bertrand Rouault, directeur général d’April Marine Canada, fait des démarches pour qu’un fichier central des sinistres voit le jour pour les bateaux, comme c’est le cas en assurance automobile au Québec, a appris le Journal de l’assurance.rouault_bertrandM. Rouault souhaite qu’un fichier central soit mis en place pour les bateaux pour y réduire le phénomène de vols. En ce moment, les assureurs de véhicules de loisir n’ont aucun moyen de vérifier si un bateau qu’ils veulent assurer a été volé.

« En tant que fournisseurs, on se fait très certainement jouer des tours. Je suis convaincu qu’il y a des gens qui déclarent se faire voler leur bateau deux ou trois en une saison. Or, nous ne pouvons le vérifier, car nous ne partageons pas ce genre d’information entre fournisseurs. Je n’ai aucun moyen de savoir si le bateau qu’on me présente a déjà été volé ou si son propriétaire a des antécédents en ce sens », a dit M. Rouault au Journal de l’assurance.

Pour le moment, April Marine Canada a élaboré une ébauche de fichier central en y consignant tous les cas de tentatives de fraude dont l’entreprise a été victime. April y tient aussi le registre de toutes les réclamations qu’elle a versées pour vol de bateaux.

M. Rouault compte ainsi travailler à faire avancer ce projet au cours des prochains mois. Il a déjà approché le Bureau d’assurance du Canada en ce sens, a-t-il confié au Journal de l’assurance. Il ne cache toutefois pas qu’il devra avoir une meilleure communication entre concurrents pour changer les mentalités en ce sens.

Le vol aussi présent pour les bateaux


Bien qu’il soit moins problématique qu’en automobile, le phénomène du vol est aussi présent dans le segment des véhicules de loisir, notamment pour les bateaux. À La Capitale assurances générales, on indique que le phénomène du vol n’en pas tant de fréquence que de sévérité. L’assureur prend ainsi différentes mesures pour en diminuer les impacts, ont indiqué Pierre Duchesne et Denis Chiasson, respectivement coordonnateur à la direction des normes et estimateur.

 

« Ce ne sont pas tous les bateaux qui sont enregistrés ou immatriculés. Aussi, les gens peuvent les garder très loin en région. Ils les attachent à une remorque, dont l’accès n’est pas toujours bloqué. On fait beaucoup de sensibilisation à cet effet. On dit aux gens de ne pas utiliser uniquement un cadenas pour protéger leur embarcation », disent les deux hommes.

Le phénomène de fraude à l’assurance est aussi difficile à estimer selon eux. « On ne peut pas dire qu’il n’y en a pas. On a toujours des cas de vols en fin de saison qui ont l’air un peu suspect, mais ça reste de l’exception. On sensibilise nos experts en sinistre en ce sens », indiquent MM. Duchesne et Chiasson.