La transition démographique actuelle viendra perturber l’économie québécoise, a affirmé l’Association des économistes québécois dans un avis envoyé au ministère des Finances du Québec. Ce dernier vise à émettre des recommandations concernant le budget 2020-2021 du gouvernement de François Legault, qui sera présenté sous peu à l’Assemblée nationale.

L’Association affirme que la population en âge de travailler diminue et que cela va exercera des pressions sur le marché du travail. « Le gouvernement devrait commencer à évaluer les différentes options possibles pour l’avenir du Fonds des générations lorsque les objectifs de réduction de la dette seront atteints, réaliser des projections de long terme (10 à 20 ans) pour évaluer la soutenabilité budgétaire dans un contexte de vieillissement de la population et rendre compte des travaux de la révision des programmes », croit-elle. 

La « dure » transition démographique actuelle, explique l’Association, ne permettra pas de soutenir les prévisions de croissance économique du gouvernement québécois. Celui-ci avait affirmé en novembre dernier dans son Point sur la situation économique et financière que la croissance économique réelle du PIB québécois atteindrait 2,4 % en 2019 et 1,8 % en 2020.

Transition et main-d’œuvre manquante

D’ailleurs, l’Association des économistes québécois inclut « mieux répondre aux besoins de main-d’œuvre » dans ses lignes directrices concernant les recommandations émises au gouvernement pour son prochain budget.

Convaincre les entreprises d’investir davantage afin d’augmenter la production et le nombre d’heures travaillées par personne serait une solution, soutient le lobby. La dernière proposition, dit-il, concernerait davantage les personnes âgées de 55 à 69 ans, car le taux d’emploi de ce groupe d’âge est inférieur à la moyenne canadienne.

L’organisation soutient que des mesures fiscales comme le crédit d’impôt pour prolongation de carrière peuvent avoir des impacts positifs sur la population. Néanmoins, il faut s’assurer de l’efficacité de ce genre de mesure, soutient-elle. « Certains pays offrent des initiatives pour encourager les travailleurs d’expérience, mais fait à noter, l’Australie a abandonné ce type de mesure. Il y aurait donc lieu de mesurer l’efficacité de cette mesure fiscale », affirme l’Association.

Elle suggère aussi, pour répondre au besoin de travailleurs, une meilleure « adéquation entre la formation et les besoins de main-d’œuvre », une meilleure intégration des immigrants et une meilleure intégration des « personnes négligées » comme les personnes handicapées et les prestataires d’aide sociale.

D’autres préoccupations

L’Association des économistes québécois ajoute plusieurs autres recommandations à son avis concernant des « enjeux de plus long terme ». Selon cette dernière, les budgets alloués aux infrastructures sont insuffisants pour empêcher leur dégradation.

De plus, en matière de changements climatiques, le gouvernement devrait en faire davantage, dit-elle. « Le Québec devra accélérer ses efforts de réduction des gaz à effet de serre et d’adaptation au réchauffement climatique déjà en cours ».