L’activité économique dans les pays du G20 devrait diminuer en raison des mesures de confinement mises en place en réponse à la propagation de la COVID-19. C’est ce qu’a révélé Swiss Re dans son dernier Economic Insights.

D’après le réassureur, les fournisseurs de services ont été touchés davantage que le secteur manufacturier. « Les mesures de confinement pour lutter contre la pandémie de COVID-19 ont limité l’offre de services de manière disproportionnée, avec des pertes plus importantes pour l’industrie de l’hôtellerie, les commerces de gros et de détail et les compagnies aériennes », peut-on lire dans le rapport.

Les ventes en ligne et le secteur des télécommunications devraient néanmoins tirer un bénéfice de ces mesures de confinement et contribuer à la résilience de l’économie face à cette crise, soutient Swiss Re. Le secteur des services publics devrait également tirer profit des dépenses gouvernementales en ces temps de pandémie, ajoute le réassureur.

Les économies émergentes durement touchées

Swiss Re explique que les pertes enregistrées au niveau des services viendraient causer un ralentissement économique plus important dans les « économies émergentes » du G20, qui comptent des pays comme le Brésil, l’Afrique du Sud, et l’Inde.

L’entreprise précise que le commerce de détail et de gros est plus important dans ces pays, alors que ce sont ces secteurs qui sont les plus touchés par les mesures de confinement actuelles. Le réassureur indique que ces marchés sont ainsi plus vulnérables face à la crise actuelle.

Calcul du ralentissement

Pour évaluer la potentielle réduction de l’activité économique au sein des pays du G20, Swiss Re a décidé d’appliquer le même scénario économique hypothétique pour chacun des pays. « Par exemple, nous supposons que l’hôtellerie et le transport aérien ne fonctionnent qu’à 10 % de leur capacité normale, les activités de vente au détail et de gros diminuent de 60 %, la construction se déroule à un peu plus de la moitié de sa capacité et la fabrication en prend 20 %. Du côté positif, l’activité dans les télécommunications et les services publics augmente de 20 % », peut-on lire dans le rapport.

Ainsi, d’après les résultats obtenus par le réassureur, les économies émergentes devraient enregistrer une diminution de 22 % à 29 % de leur activité économique. L’économie émergente qui subirait la plus forte baisse est la Turquie, avec 29 %, note Swiss Re.

Pour les économies avancées, qui comptent notamment les pays du G7 dont fait partie le Canada, la diminution de l’activité économique devrait être entre 19 % et 25 %. Le réassureur note que les États-Unis devraient subir la moins forte diminution, avec 19 %.

Impact des décisions économiques gouvernementales

D’après Swiss Re, « l’impact économique éventuel dépendra également d’autres facteurs, notamment les réactions des politiques budgétaire et monétaire ». Le réassureur explique que les économies développées ont des programmes de chômage plus généreux que ceux des économies émergentes, ce qui permet de protéger les revenus des travailleurs et de stimuler la consommation de ces derniers.

La réponse des banques centrale a également été importante, peut-on lire dans le rapport. « De nombreuses banques centrales ont réagi rapidement en abaissant les taux directeurs et en agissant sur les régimes de liquidité et de prêt, ce qui permettra aux entreprises en difficulté de continuer à fonctionner. D’autres banques centrales avaient moins de capacité pour le faire », affirme Swiss Re.