L’industrie de l’assurance vie fait face à un plus grand choc que celui vécu lors de la crise financière de 2008. Toutefois, celle-ci se montre plus résiliente cette fois-ci, affirme l’économiste en chef de Swiss Re pour la région des Amériques.

En entrevue avec le Portail de l’assurance depuis son bureau au Connecticut, Thomas Holzheu a souligné que certaines institutions financières avaient mené à la situation à la crise survenue en 2008, qui s’est ensuite transformée en récession.

Cette fois-ci, les pertes d’actifs et autres pressions sont moindres parce que la récession s’est amorcée par un virus et non pas un problème structurel de l’industrie financière. « De plus, les banques centrales ont répondu avec force à la crise, particulièrement au Canada et aux États-Unis. Ça a permis de mitiger la crise. Ça semble être couronné de succès pour le moment », dit-il.

Sensibilisation accrue aux risques

M. Holzheu fait aussi remarquer que lors de la crise boursière de 2008, l’assurance vie était jugée moins essentielle par les ménages ayant perdu leur gagne-pain. « Cette fois-ci, il y a une sensibilisation plus accrue à ce risque et au besoin de protection financière qu’apporte la COVID-19. »

Dans son plus récent rapport sur l’industrie de l’assurance, Swiss Re dit s’attendre à voir les primes d’assurance stagner aux États-Unis en 2021. Ses économistes anticipent un léger rebond au Canada l’an prochain.

Bien que l’industrie soit sous pression en ce moment, la situation pourrait rapidement changer lorsque les restrictions de confinement imposées par la pandémie seront levées et que l’exposition au risque soit plus grande, tout comme la prise de conscience à cet égard qui ira en grandissant. « L’industrie de l’assurance vie peut s’attendre à une reprise plus forte que le reste de l’économie », dit M. Holzheu.

Assurance de dommages

Du côté de l’assurance de dommages, le rapport de Swiss Re souligne que les hausses de tarifs ont soutenu la croissance de l’industrie. « On s’attend à ce que la récession de 2020 mène à un déclin de l’exposition des assureurs, bien que l’on doive s’attendre d’observer de modestes hausses de taux en assurance des entreprises. La croissance des primes devrait décliner modestement en 2020, avant de s’accélérer de nouveau en 2021. »

Comme les risques de pandémie ne sont généralement pas couverts par les polices d’assurance de dommages, Swiss Re ne s’attend pas à une hausse marquée des réclamations. Certains risques spécifiques, comme les cabinets de dentistes, pourraient générer des réclamations, puisque ceux-ci ont dû réaménager leurs espaces de travail pour les aligner aux directives de santé publique.