Dans son Indice de santé mentale de mai 2021, Solutions Mieux-être LifeWorks a collaboré avec Hazelden Betty Ford Foundation pour livrer une édition spéciale sur l’usage de substances. L’enquête révèle entre autres que 34 % des participants consommateurs d’alcool ont augmenté leur consommation durant la pandémie de la COVID-19. Elle a été effectuée auprès de 3 000 Canadiens, en anglais et en français.

L’enquête révèle du même coup que 25 % des participants utilisateurs de drogue ont augmenté leur consommation. Ce groupe obtient le score de santé mentale le moins élevé, soit -25,7. Parmi les participants utilisateurs de drogue, 33 % préféreraient en consommer moins.

Les parents plus à risques

Le rapport de LifeWorks observe que les participants avec enfants sont deux fois plus susceptibles de signaler une augmentation de leur consommation de drogue par rapport aux participants qui n’ont pas d’enfant. De plus, les participants avec enfants qui font usage de drogue ou d’alcool ont été trois fois plus enclins à répondre avoir de la difficulté à s’acquitter de leurs tâches et responsabilités, en raison de leur consommation.

« Depuis un an, la tension mentale est ressentie par les participants de tous les groupes d’âge ; toutefois, les nouvelles exigences et la pression auxquelles les parents font face affectent leur mieux-être », affirme Paula Allen, directrice mondiale et première vice-présidente, recherche et mieux-être global, de LifeWorks.

« On s’attend à ce que les parents restent forts et prennent soin de leur famille tout en maintenant une apparence professionnelle au travail. Ils doivent prendre soin d’eux-mêmes et obtenir du soutien compte tenu des exigences et des problèmes qu’ils doivent gérer. Malheureusement, les stratégies d’adaptation malsaines, comme l’usage de substances, rendent tout cela plus difficile », ajoute Mme Allen.

Ressources inconnues et réticences

L’indice révèle en outre que 40 % des participants ont dit ignorer si leur employeur offre des ressources ou ne pas savoir quelles ressources sont à leur disposition. Alors que 27 % ont déclaré que leur employeur fournit de ressources pour aider les personnes aux prises avec des difficultés liées à l’usage de substances, 27 % ont quant à eux déclaré que leur employeur n’en fournit pas.

« La pandémie met en lumière la nécessité de faire connaître aux Canadiens les services et les ressources à leur disposition », selon Quyen Ngo, médecin et directrice générale du Butler Center for Research. « Les employeurs devraient reconnaître que les troubles de santé mentale et l’usage de substances sont courants, que bien des employés se débattent derrière des portes closes et que les gens qui obtiennent de l’aide et du soutien deviennent souvent les meilleurs employés », ajoute Mme Ngo.

L’indice révèle également que plusieurs croient pouvoir régler eux-mêmes leurs problèmes de consommation. Ainsi, 53 % des participants qui reconnaissent avoir un problème d’alcool ou de drogue croient pouvoir le gérer ou cesser d’en consommer par eux-mêmes. De plus, 17 % ne veulent pas payer pour une cure de désintoxication, et 14 % croient ne pas pouvoir se payer une cure de désintoxication. Enfin, 14 % de ceux qui ont un problème de consommation hésitent à suivre une cure de désintoxication, par crainte de ce qui arriverait à leur emploi s’ils en suivaient une.

La santé mentale en baisse

À -11,2 en mai 2021, le score de l’Indice de santé mentale de Solutions Mieux-être LifeWorks est en baisse pour la première fois depuis décembre 2020. Il s’agit de plus d’un 14e score négatif d’affilée pour l’indice publié mensuellement. Le score s’est établi à -10,7 en avril 2021.

LifeWorks explique que son indice mesure la variation comparativement au score de référence de la santé mentale et du risque. Le score de référence tient compte des données recueillies en 2017, 2018 et 2019. Une diminution de 11,2 points par rapport au score de référence antérieur à la COVID-19 reflète une population dont la santé mentale est semblable à celle du 1 % le plus en détresse de la population de référence, ajoute LifeWorks.

En guise de comparaison, le groupe des Canadiens qui disent avoir augmenté leur consommation de drogue depuis le début de la pandémie obtient un score de santé mentale de -25,7 et un score relié à l’isolement de -31,7.

Ceux qui consomment davantage d’alcool depuis le début de la pandémie obtiennent un score de santé mentale de -20,1 et un score relatif à l’isolement de -23,4.

Plusieurs autres indicateurs à la baisse

Alors que la majorité des scores secondaires affichaient une remontée en avril par rapport à mars, la plupart sont en baisse en mai par rapport à avril. Seul le score secondaire du risque financier a augmenté en mai, pour atteindre 4,3.

À -13,8, le score de la dépression est le plus bas des sept scores secondaires de l’indice. Il est aussi celui qui a connu la chute la plus marquée par rapport au mois d’avril, soit -1,3 point.

Le score relatif au risque financier s’est pour sa part amélioré d’un point par rapport à avril. Il se trouve à son sommet depuis le lancement de l’Indice, en avril 2020.