Le feu de forêt qui sévit actuellement dans la ville de Fort McMurray a conduit à la plus grande évacuation de l'histoire de la province de l'Alberta. Près de 88 000 habitants ont été évacués durant les journées de mardi et mercredi, l’incendie se propageant comme une traînée de poudre et brûlant sur son passage des quartiers résidentiels entiers, des quartiers d'affaires, et une partie du centre-ville. Selon les premières estimations d’Aon, plus de 1 600 maisons et structures ont déjà été endommagées ou détruites.

Les autorités locales ont estimé que 17 000 personnes ont été évacuées au nord, vers les sites de l'industrie pétrolière, tandis que 35 000 ont été dirigées vers la ville d'Edmonton. La circulation était très critique sur la route 63 et sur les grandes artères, les résidents fuyant rapidement Fort McMurray. Aucun décès ni blessure directement lié aux incendies n'est pour le moment à déplorer.

Un mélange explosif

Ce jeudi matin, le feu, baptisé Horse Creek Fire, continue d’échapper au contrôle des pompiers qui doivent notamment lutter contre des rafales de vent de plus de 70km/h, des températures bien au-dessus des normales de saison et des niveaux d'humidité relativement faible.

L'incendie a déjà réduit en cendre plus de 10 000 hectares de terres. Il devrait continuer de se propager avant que des conditions météorologiques plus froides atteignent la région dans la soirée du 5 mai.

État d'urgence déclaré

Rachel Notley, la première ministre de l'Alberta, a parlé d’un « événement ayant le plus grand impact sur une communauté dans l'histoire de la province ». Un état d'urgence provincial a déjà été déclaré, notamment une urgence locale dans la municipalité régionale la plus touchée de Wood Buffalo.

La saison précoce des feux de forêt dans l'Ouest canadien peut être partiellement attribuée à l'intensité d'El Niño au cours des derniers mois. Les températures ont été supérieures à la normale pendant les mois d'hiver, ce qui a conduit à une accumulation de neige inférieure à la moyenne, favorisant l'arrivée précoce de conditions printanières. Le manque de précipitations a provoqué l’assèchement rapide des sols qui sont devenus ainsi plus vulnérables aux feux de forêt.