Vous avez manqué notre article spécial sur les enjeux de 2016 ? Le Journal de l'assurance vous offre une petite session de rattrapage et vous propose de découvrir les prédictions de nos journalistes concernant les défis auxquels l’industrie de l'assurance va devoir faire face dans les mois à venir.​


Des humains de plus en plus vulnérables!
par Serge Therrien, président et éditeur, Journal de l’assurance

Jamais dans l’histoire humaine n’aura-t-on vu la planète Terre dans un état aussi perturbé. Les changements climatiques redéfinissent l’avenir de cette planète et par conséquent celui des gens qui y vivent.

Dans un tel contexte, tout le monde devient vulnérable.

Ces changements qui ont semblé pour beaucoup un enjeu d’assurance de dommages doivent maintenant être perçus comme un défi aussi en assurance de personne.

Outre les dommages physiques que les changements climatiques provoquent, on peut s’attendre dorénavant à ce qu’ils affectent aussi les personnes elles-mêmes par le biais de la dégradation de leur santé, et même de leur vie. Des sinistres et leur effet sur les individus se multiplieront : pollution, chaleur extrême, sécheresse, inondations provoqueront maladies respiratoires, morbidité accrue, maladies chroniques accrues et transmission de virus.

La crise mondiale des réfugiés – qu’on appelle les migrants-, et qui déchire de nombreux pays, pourrait n’être qu’un prélude à la migration de dizaines de millions de personnes chassées de leur pays devant la montée du niveau des océans.

Voilà une avenue qui peut faire grandir l'industrie de l'assurance. Comme elle a su prendre charge du risque de gens qui se retrouvaient en position de vulnérabilité, il lui reste à concevoir les couvertures qui seront utiles lors de ces nouveaux et futurs risques.


Assurer les nouveaux risques : le défi de 2016
par Hubert Roy, rédacteur en chef, Journal de l’assurance

2015 a vu plusieurs nouveaux risques émerger et poser des casse-têtes à l’industrie de l’assurance de dommages. Le cyberrisque, les drones et plusieurs nouveaux services tels qu’Uber et AirBnB font en sorte que les professionnels de l’industrie doivent trouver de nouvelles façons pour protéger leurs clients, qui parfois ne pensent pas que leur nouveau mode de vie peut avoir un impact important sur la protection de leur patrimoine.

L’industrie de l’assurance devra trouver des moyens pour se distinguer dans cette nouvelle économie de partage avant que d’autres joueurs n’investissent son champ de prédilection et cause une cassure dans leurs activités.

Plusieurs prévoient d’ailleurs qu’une telle cassure est inévitable.

Pourrait-elle survenir dès 2016? Probablement pas, mais les graines qui feront émerger cette cassure sont plantées. Aux acteurs de l’industrie de se démarquer pour ne pas être emportés par cette potentielle vague.


L’assurance vie en 2016 : Loi 188, taux d’intérêt et Internet
par Alain Thériault, directeur, vie et investissement, Journal de l’assurance

L’année qui s’en vient sera celle des émotions fortes. Elle présentera aussi de bonnes occasions d’affaires. Le 16 décembre dernier, la Réserve fédérale a augmenté son taux directeur qui jouera maintenant dans une fourchette de 0,25 à 0,50%. Première en neuf ans, cette hausse aura éventuellement un impact sur les taux d’intérêt à long terme. Les assureurs pourront alors souffler et mieux rentabiliser leurs produits.

Au Canada, les plus récentes données de LIMRA montrent une croissance des ventes d’assurance vie individuelle de 11 % au troisième trimestre, par rapport à la même période en 2014. L’arrivée de nouveaux produits sur le marché a stimulé cette croissance et rien n’indique que la tendance s’inversera en 2016.

De plus, le MIB Group se fait optimiste quant aux ventes d’assurance vie au premier semestre de 2016. Or, il observe que le profil du consommateur change. Pour la première fois, plus de consommateurs des générations X et Y que de babyboumeurs ont demandé de l’assurance vie aux États-Unis en 2015.

Les assureurs courtisent mieux cette frange de la population, mais ont encore fort à faire. Les jeunes achètent différemment et Internet devient incontournable. Le rôle du conseiller est remis en question. Les assureurs et leurs distributeurs qui tireront leur épingle du jeu éviteront de perdre des clients aux mains des banques.

Enfin, la nouvelle année sera celle des remises en question dans le secteur des fonds d’investissement. Réglementée à partir de juillet 2016, la divulgation des frais des fonds communs sur le relevé des clients s’étendra-t-elle aux fonds distincts? Comment réagiront les investisseurs devant une facture salée inédite? Calmera-t-elle les velléités anti-commissions ou jettera-t-elle de l’huile sur le feu?

À travers ces écueils, le défi de l’industrie des fonds d’investissement demeurera de démontrer à l’investisseur que cette commission rémunère une personne de confiance, qui lui livre un produit qui lui convient et veille à sa sécurité financière et à celle de ses proches, à la retraite ou en cas de décès. Cette personne, c’est le conseiller.