Le Journal de l’assurance a interviewé des dizaines d’entrepreneurs pour son dossier sur les nouveaux courtiers. Nous vous présentons trois histoires qui sortent de l’ordinaire et qui démontrent la vigueur de l’entrepreneurship en assurance de dommages du Québec.
Isabelle Chartrand : 22 ans d’expérience et des idées à revendre
C’est à l’âge de 40 ans qu’Isabelle Chartrand décide de se lancer en affaires. Elle créé le cabinet Assurances Isabelle Chartrand à Montréal qui vise surtout les entreprises et les particuliers. Si elle a sauté le pas en janvier 2009, c’était pour être autonome.
« Auparavant, j’ai travaillé pour Michel Constantin Assurance pendant six ans, au Groupe D’Onofrio et pour Lussier Assurance pendant quatre mois, entre autres. En travaillant chez Lussier, je me suis rendu compte que la route me manquait beaucoup et que je voulais avoir ma propre clientèle. »
Mme Chartrand prend contact avec Yannick Jetté du Groupe Jetté qui l’aide à débuter. Mais l’aventure n’est pas facile : elle part de zéro. Elle affronte les longues heures de travail et les difficultés financières.
« Les premiers mois, c’est difficile. On ne roule pas sur l’or, mais il ne faut pas se laisser abattre. Ça prend une force de caractère, de la persévérance et un conjoint capable de nous épauler. »
Aujourd’hui, Mme Chartrand reconnait volontiers que cela en valait la peine. Elle vient de s’incorporer comme représentant autonome auprès de l’Autorité des marchés financiers.
Mme Chartrand œuvre dans le quartier du Plateau-Mont Royal. « Le marché direct nous fait concurrence surtout pour les nouveaux arrivants, dont beaucoup de Français. La tarification est difficile. »
Après 22 années passées à exercer dans le secteur de l’assurance de dommages, elle n’est pas à court d’idées pour développer sa clientèle. Elle veut cibler un marché particulier : la clientèle chinoise, car elle y voit plusieurs avantages. Elle a d’ailleurs embauché un courtier producteur d’origine chinoise pour développer cette clientèle.
« C’est une population bien nantie qui possède de nombreux dépanneurs. D’ailleurs, elle est de plus en plus visible au pays. De plus, les Chinois sont fidèles, si on leur offre un bon service. Une qualité que je recherche chez un client », explique-t-elle. Mme Chartrand parle déjà anglais, français et espagnol, mais pas le chinois. Qu’à cela ne tienne, elle envisage de l’apprendre.
La relève en famille chez les Meneyan
À 26 ans et 21 ans, ils sont déjà en affaires. Jeanette Meneyan et Nicholas Meneyan ont ouvert leur cabinet affilié à La Capitale assurances générales en janvier 2010. Celui-ci, nommé Assurances JNM, à Greenfield Park, sur la Rive-sud de Montréal. Il vise les particuliers.
Les deux jeunes professionnels sont frère et sœur. L’idée de monter leur cabinet leur est venue spontanément. « Comme nous travaillions dans le même domaine, nous avons voulu créer une entreprise familiale. Cela nous donnait plus de liberté, plus de défis aussi. »
Jeanette Meneyan est arrivée dans le milieu de l’assurance par hasard. Elle commence à étudier la finance et obtient un diplôme d’études professionnelles (DEP) dans le domaine. Puis, elle se tourne vers l’assurance. « Je trouvais cela plus intéressant », s’exclame-t-elle. Pour se former, elle suit un cours en ligne. C’est elle qui a sans doute transmis le gout de l’assurance à son frère, car personne dans leur entourage n’exerce la profession. Nicholas, lui, s’intéresse d’abord au sport marketing puis il choisit l’assurance. Il entreprend une formation au Cégep de Sorel-Tracy à Varennes. Une fois diplômés, tous deux se lancent en affaires.
Ils choisissent de s’affilier à La Capitale. Selon Mme Meneyan, c’est un choix astucieux. « La Capitale fournit les supports informatiques et marketing. Nous n’avons pas de comptabilité à faire et pouvons nous concentrer sur la vente. »
Jeanette Meneyan et son frère apprécient leur travail. « En un an, nous avons bâti un réseau, observe Mme Meneyan. Nous recevons beaucoup plus d’appels Sans compter que nous avons beaucoup appris et continuons d’apprendre. Je recommande cette expérience. »
Patrick Bouchard : ouvrir un cabinet, son rêve
C’était son but ultime. Au Cégep déjà, Patrick Bouchard, maintenant propriétaire de Bouchard & Associés Solutions d’Assurances à Québec, ambitionnait de créer un jour son cabinet. Son projet émerge progressivement fin 2008.
Devenu directeur du cabinet Southwestern, il s’ennuie de l’assurance. « Le travail que je faisais ne me convenait pas. Je n’étais pas qualifié pour gérer les ressources humaines. En revanche, j’étais très bon en assurance. »
Il lance son cabinet en septembre 2009. Il vise les PME et les particuliers. M. Bouchard a désormais sa propre philosophie d’affaires. Il parvient à concilier travail et vie de famille. « À cette époque, ma fille venait de naitre. Comme j’ai commencé à travailler de mon sous-sol, j’ai pu rester proche de ma famille. »
Le courtier démarre à zéro, mais il a des contacts. Ceux-ci lui permettent de signer des contrats. Fin 2008, M. Bouchard achète aussi un petit volume de primes provenant d’un courtier. Aujourd’hui, il possède dix contrats avec des assureurs, sans l’appui d’aucune bannière. Quelque19 mois après la création de son cabinet, il a atteint son objectif de décrocher un volume de 500 000 $ de primes. Un objectif qu’il s’était fixé sur cinq ans.
Son secret ? M. Bouchard aime les dossiers compliqués et n’hésite pas à s’en saisir. « Cela demande beaucoup de temps à certains. Je connais bien ce travail, car j’ai été souscripteur chez Southwestern. » De plus, il fait en sorte d’être recommandé par ses clients.
Enseignement en assurance, responsabilités associatives… M. Bouchard continue de multiplier les responsabilités au sein de l’industrie. Il veut aussi faire croitre son cabinet. Ainsi, Richard Audette s’est joint à Bouchard & Associés Solutions d’Assurances en février dernier à titre d’associé. M. Bouchard envisage d’affilier son cabinet à une bannière. Il souhaite aussi embaucher un courtier d’ici juin ou juillet. Puis un deuxième en mars 2012.