Mise en place pour protéger contre les comptes à recevoir non payés, les faillites et les mauvaises créances en général, l’assurance contre les créances s’adresse aux entreprises.L’assurance contre les créances protège contre les risques de non-paiement ou d’insolvabilité d’une entreprise. Le produit a sans doute une certaine valeur, car une association le défend : l’Association canadienne de l’assurance comptes clients. « [Le produit] a de nombreux avantages, le principal étant la possibilité d’améliorer et de protéger son cash-flow, mais aussi de prendre de l’expansion avec plus de facilité », explique le président de l’Association, Mark Attley.

Selon lui, l’assurance contre les créances manque de visibilité. « Il y a une méconnaissance du produit, et le mandat de notre organisation est d’augmenter la visibilité de l’assurance contre les créances auprès des courtiers à travers le pays. » Pour Mark Attley, il y a une grande place à l’expansion pour l’assurance contre les créances. « Elle rejoint 10 % à 15% du marché canadien mais, quand on la compare à un marché mature comme celui de l’Europe, où elle est très utilisée et atteint facilement 50 %, on voit qu’il y a beaucoup de place pour augmenter les revenus », croit-il.

Une des façons de la faire connaitre serait, selon lui, de l’inclure dans l’examen pour obtenir sa licence comme courtier. « À mon avis, s’il veut faire le meilleur travail possible, un courtier commercial doit identifier tous les risques pour ses clients, et le moins qu’il puisse faire, c’est d’informer ceux-ci de l’existence de notre produit. »

Pour Christine Richard, courtière chez Gerald Shtull et Associés, il y a plusieurs raisons de couvrir l’actif plus important de la compagnie, soit les comptes à recevoir. » Selon elle, il n’y a que des avantages à souscrire une telle police. « Tu protèges ton cash-flow, et ça devient un outil avec les banques. En effet, celles-ci vont marginer jusqu’à 90 % plus de pouvoir d’emprunt pour leurs clients détenteurs de ce type d’assurance », explique-t-elle. « C’est souvent plus une pilule pour dormir, mais s’il advenait une perte majeure, avec ça, les gens sont protégés », dit-elle.

Bien qu’elle ne dispose pas de chiffres exacts, Tiziana Pitino, elle aussi courtière chez Gerald Shtull et Associés, estime que l’assurance crédit est méconnue. « La pénétration est très minime encore, alors qu’en Europe, ce type d’assurance est très connu et il est normal d’y souscrire. Au Canada, c’est en développement », dit-elle.

Pour Christine Richard, c’est une question de mentalité. « Il faut se dire que c’est plus qu’une dépense. Quand on n’a jamais eu de pertes majeures, on la voit comme une dépense d’assurance inutile. »

Les dirigeants d’entreprise doivent être sensibilisés à l’importance que peut prendre ce type d’assurance, selon Tiziana Pitino. « C’est sûr qu’il y a des directeurs qui y croient et d’autres qui n’y croient pas, mais nous, nous essayons de toucher ces marchés-là. Les gens se réveillent une fois qu’il y a une perte, une fois qu’ils sont sur une liste de créanciers. Ils s’aperçoivent en parlant avec d’autres qu’ils auraient peut-être dû contracter une assurance crédit avant tout », résume Mme Pitino.