Un nouveau rapport du cabinet McKinsey & Company démontre que les fusions de grande envergure sont attirantes, mais rares dans le secteur nord-américain de l’assurance, et que les transactions de moindre envergure créent davantage de valeur.
Selon ce rapport, il est facile de comprendre l’attrait des acquisitions de grande envergure. Les meilleures peuvent entraîner un succès renversant. Une bonne acquisition d’envergure, soigneusement alignée sur la stratégie de l’acquéreur, peut donner à l’entreprise un pas d’avance sur ses pairs qui lui conférera une place de chef de file mondial.
Cela dit, les auteurs ajoutent que de telles acquisitions sont rares du côté des sociétés nord-américaines d’assurance vie et d’assurance de dommages. Ils précisent en outre que si l’objectif est d’augmenter le rendement pour les actionnaires, bon nombre de transactions d’envergure moyenne ne seront pas à la hauteur.
Une analyse d’environ 250 transactions
Le service des assurances de McKinsey a ainsi analysé quelque 250 transactions conclues depuis 2007. Cette analyse a révélé que les assureurs des secteurs de l’assurance vie et de l’assurance de dommages ont produit un meilleur rendement excédentaire total pour les actionnaires en s’intéressant aux acquisitions de moindre envergure et en visant autre chose que l’expansion. Parmi ces objectifs figurent la diversification de l’offre de produits et l’augmentation de la capacité de traitement.
Cela laisse croire que bon nombre d’assureurs devraient aborder autrement les fusions et acquisitions, suggère le rapport.
Un avantage évident des petites transactions, c’est qu’elles sont moins complexes. Les transactions de moindre envergure liées de près à l’activité actuelle de l’assureur présentent souvent un risque moindre et un rendement excédentaire total pour les actionnaires supérieur à celui des transactions de grande envergure, souligne le rapport, qui précise que ces ventes sont souvent moins coûteuses à financer. En fait, il est essentiel d’avoir un processus de fusion et d’acquisition efficace en place.
Le rapport, intitulé A better approach to M&A in North American insurance, (traduction libre : Une approche améliorée des fusions et acquisitions dans le marché nord-américain de l’assurance) mentionne en outre que les sociétés nord-américaines d’assurance vie et dommages ont tendance à considérer les acquisitions comme des événements ponctuels ou occasionnels, en plus de souvent préférer les transactions ayant davantage d’envergure, de faire des acquisitions sélectives, voire de délaisser complètement les fusions-acquisitions pour se concentrer sur leur croissance interne. Or, il est presque impossible de se hisser au-delà de la concurrence en 10 ans sans avoir une bonne stratégie inorganique, estiment les auteurs. Ceux-ci abordent par ailleurs les prévisions de McKinsey en matière de fusions-acquisitions du côté des assureurs nord-américains, notamment les pistes de restructuration dans le secteur de l’assurance vie et les possibilités de croissance organique et inorganique chez les assureurs de dommages.
Une consolidation accrue du secteur
Dans le contexte actuel de consolidation accrue du secteur, nombreux sont les assureurs qui doivent mieux s’outiller en matière de fusions-acquisitions, surtout du côté des sociétés d’assurance vie nord-américaines, signale le rapport. Celles qui font les meilleures acquisitions ont inscrit les fusions et acquisitions dans leur planification stratégique. Le rapport ajoute que les entreprises qui réussissent leurs acquisitions font également un suivi régulier des possibilités de fusions et acquisitions pouvant s’offrir à elles. Des efforts de cession appropriés peuvent aussi apporter une valeur ajoutée significative.
L’analyse par McKinsey de milliers de transactions a permis de constater que les entreprises qui veillent à faire des cessions, et non seulement des acquisitions, obtiennent un rendement total pour les actionnaires de 1,5 à 4,7 % supérieur à celui des entreprises qui se limitent aux acquisitions. Autrement dit, dans le marché nord-américain de l’assurance, les transactions d’envergure suscitent beaucoup d’attention, mais celles qui sont de moindre envergure peuvent créer davantage de valeur. Dans la perspective d’une augmentation des fusions et acquisitions, les compagnies peuvent, selon le rapport, inscrire leurs pratiques de fusion et acquisition dans un programme plus structuré comportant des transactions de petite envergure, mais fréquentes.