Le gaspillage lié aux régimes privés d’assurance-médicaments atteint 5,3 milliards de dollars par an, soit 36 % des dépenses totales en médicaments. C’est ce qu’a affirmé Pierre-Etienne Tremblay, d’Express Scripts Canada, lors du Congrès de l’assurance et de l’investissement, tenu en novembre dernier. Toutefois, la situation n’est pas irrémédiable. Des solutions permettent de contrôler les dépenses et donc de réduire ce gaspillage.Parmi ces solutions, se trouve le choix du médicament, indique M. Tremblay directeur principal, service à la clientèle du Québec et relation avec les professionnels chez Express Scripts Canada. Il rappelle qu’il est plus économique de prescrire des médicaments génériques que des médicaments traditionnels, car le prix des génériques s’élèvent à 25 % de celui de leurs équivalents traditionnels. « Nous aurions tous intérêt à consommer davantage de médicaments génériques, mais les pharmacies n’en proposent pas toujours. »

Il indique d’ailleurs que le Québec est un mauvais élève en la matière, car on y a moins recours aux génériques que dans le reste du Canada. « Leur taux d’exécution est de 5 % inférieur au reste du Canada », précise-t-il.

Selon M. Tremblay, un approvisionnement plus long en médicaments permettrait d’éviter à l’assuré, qui est aussi un patient, de se rendre plusieurs fois chez le médecin. « Si un patient avait ses médicaments pour 90 jours, et non pour 30 jours comme c’est souvent le cas au Québec, il consulterait moins souvent. Le nombre d’honoraires diminuerait, ce qui permettrait de réaliser des économies substantielles », indique-t-il. Ce dernier souligne au passage que, dans la Belle Province, le nombre de jour d’approvisionnement est plus faible que dans le reste du Canada.

Une autre solution consisterait à faire en sorte que les assurés observent davantage leur traitement. « Si le patient ne prend pas ses médicaments, il risque de faire des tests additionnels ou encore de faire un séjour aux urgences », ce qui engendre toujours plus de couts pour les régimes privés d’assurance médicaments, explique M. Tremblay.

Il risque aussi de consulter à nouveau son médecin et de retourner à la pharmacie, ce qui hausse aussi les couts. Ce point est d’autant plus important que « le cout par ordonnance continue d’augmenter au Québec. Il a connu une hausse de 0,9 % de 2010 à 2011, tandis qu’il a baissé de 3,1 % de 2010 à 2011 dans le reste du Canada.

Autre solution : l’assuré doit veiller à ne pas payer trop cher ses médicaments. « La pharmacie est l’un des seuls endroits ou le client ne magasine pas. Il ne se renseigne pas sur les prix alors que ceux-ci varient d’une pharmacie à l’autre », fait-il remarquer.

Au dire de M. Tremblay, réduire le gaspillage est important, car au cours des prochaines années, les médecins pourraient de plus en plus recourir aux médicaments de spécialité qui coutent cher au régime d’assurance médicaments. Ainsi aujourd’hui 0,99 % des médicaments de spécialité représentent 19,50 % des dépenses totales en médicaments, c’est dire leur point sur les dépenses totales, souligne M. Tremblay.