Selon une nouvelle étude de l’Institut Fraser, peu de Canadiens savent que chaque province offre déjà une assurance médicament pour permettre l’accès à certaines personnes vulnérables. Ces couvertures sont rarement mentionnées affirme l’Institut.

« La plupart des discussions sur un possible régime national d’assurance médicaments semblent présumer qu’il n’y a pas déjà une aide gouvernementale pour les Canadiens qui ont besoin de se procurer des médicaments, mais c’est tout simplement faux », a déclaré Bacchus Barua, directeur adjoint des études sur les politiques de santé de l’Institut Fraser et co-auteur de L’assurance-médicaments provinciale pour les Canadiens vulnérables.

Une aide déjà présente

L’étude résume les programmes provinciaux d’assurance médicaments offerts au pays et révèle que les ainés, les personnes à faible revenu et celles bénéficiant de l’aide sociale ont accès à des médicaments sur ordonnance payés en totalité ou en partie par les gouvernements provinciaux.

Les gouvernements provinciaux du pays fournissent également une assurance médicaments à certaines personnes qui font face à des difficultés majeures en raison du cout de leurs soins médicaux. D'autres facteurs, comme les handicapts lourds et les maladies chroniques, telles que la sclérose en plaques et la fibrose kystique, sont aussi pris en considération.

Régime provincial au Québec

Au Québec, les résidents qui ne sont pas couverts par un régime privé d’assurance collective doivent souscrire au Régime d’assurance médicaments du gouvernement (RAMQ).

« Les individus participants doivent ainsi payer une prime anuelle qui varie de 0 $ à 616 $ dépendamment du revenu familial. Les patients doivent d’abord payer de leur poche une franchise de 19,90 $ pour leurs médicaments, après quoi ils paient seulement 34,9 % des médicaments admissibles jusqu’à un maximum mensuel de 90,58 $ (tous les couts subséquents sont couverts) », peut-on lire dans le rapport.

Les primes, ainsi que les franchises et les quoteparts, sont éliminées dans le cas de plusieurs groupes, incluant les personnes sur l’aide sociale, les enfants de moins de 18 ans, les étudiants à temps plein et les personnes avec un handicap fonctionnel.

Personnalisation des régimes

Selon l’Institut Fraser, les provinces sont en mesure d’adapter leur régime d’assurance médicaments en fonction de leurs propres besoins. On craint qu’un système national à payer unique ne mette fin à cette personnalisation.

« Au lieu d’instaurer un régime d’assurance médicaments qui imite notre système rigide de soins de santé, nous devrions plutôt essayer de comprendre les écarts qui existent entre les régimes provinciaux et orienter les ressources vers les Canadiens qui ont besoin d’aide », croit Yanick Labrie, un agrégé supérieur de l’Institut Fraser qui se spécialise dans l’économie de la santé et des médicaments.