La Fondation de recherche sur les blessures de la route (FRBR) appelle à des mesures de sécurité renforcées et à une meilleure éducation des conducteurs de véhicules hors-route après que les décès parmi les opérateurs de motoneiges, véhicules tout-terrain (VTT) — incluant des trois roues, quatre roues et autoquads biplaces — et motos tout-terrain ont considérablement augmenté entre 2000 et 2021.
« Le nombre de victimes parmi les utilisateurs de véhicules hors-route, en particulier les moins de 16 ans, a considérablement augmenté au cours des vingt dernières années », écrivent les chercheurs de la FRBR dans la nouvelle fiche d’information intitulée Utilisateurs de véhicules hors-route mortellement blessés au Canada | 2000-2021.
Conducteurs seuls
Les conclusions du rapport, parrainé par Desjardins Assurances, incluent le fait que plus de la moitié des conducteurs de motoneiges (57,9 %) et 64 % des conducteurs de VTT et de motos tout-terrain de moins de 16 ans qui sont décédés dans un accident étaient seuls au moment de l’accident.
Les opérateurs de véhicules hors-route mortellement blessés étaient plus susceptibles d’être sous l’influence de l’alcool que ceux tués dans des accidents de la circulation réguliers, et le nombre de décès diminue lorsqu’il y a plus d’un conducteur présent.
En examinant le nombre de conducteurs, ils indiquent que parmi tous les conducteurs décédés, 82,4 % des motoneigistes qui sont morts étaient seuls. Ce chiffre diminue à 16,9 % lorsqu’il y a deux conducteurs. De même, ils précisent que 75,1 % des décès de conducteurs de VTT et de motos tout-terrain se sont produits lorsque la victime était seule, ce chiffre chutant à 19,4 % lorsqu’il y avait deux conducteurs.
Le rapport examine également les décès en fonction du moment de la journée et du jour de la semaine, du nombre de conducteurs mortellement blessés portant un casque, si les conducteurs sont entrés en collision avec un objet fixe ou un autre véhicule, et où les collisions ont eu lieu — sur une propriété privée, sur les routes publiques ou sur des sentiers désignés.
Conduite en état d’ébriété
« Les principales conclusions tirées de la Base de données nationale sur les collisions mortelles de la FRBR font apparaître l’impérieuse nécessité d’aborder la question de l’utilisation prudente des motoneiges, des VTT et des motos tout-terrain, mais aussi et surtout la problématique de la conduite en état d’ivresse et le port du casque », écrivent-ils.
Les données de la fondation suggèrent qu’il y a eu 20 décès de conducteurs de véhicules hors-route de moins de 16 ans en 2021, contre huit en 2000 ; 27 conducteurs de véhicules hors-route de plus de 65 ans sont décédés en 2021, contre cinq en 2000. Les décès dans d’autres groupes d’âge sont restés constants d’une période d’étude à l’autre. « De plus, en 2021, 142 utilisateurs masculins de véhicules hors-route sont décédés à la suite d’une collision, contre 94 en 2000. En ce qui concerne les utilisateurs féminins, on observe 23 décès en 2021, ce nombre est de loin supérieur aux six (6) décès enregistrés chez cette même catégorie d’utilisateurs en 2000. »
Les données montrent également que les conducteurs de motoneiges mortellement blessés étaient les plus susceptibles d’être positifs à l’alcool — 65,9 % ont été testés positifs à l’alcool, contre 44,3 % des conducteurs de VTT et de motos tout-terrain mortellement blessés. En comparaison, les conducteurs de véhicules routiers ont été testés positifs à l’alcool dans 28,5 % des cas en 2021 lorsque l’opérateur a été mortellement blessé.
« Les conducteurs de véhicules routiers mortellement blessés sont toujours moins susceptibles d’avoir un résultat positif au test de dépistage d’alcool que les conducteurs d’autres catégories de véhicules », écrivent-ils. « Des efforts supplémentaires sont nécessaires pour informer le public de l’existence de la conduite en état d’ivresse de tout moyen de transport dans le Code criminel. »