Pour Aviva Canada, l’abolition de la règle des 20 % d’actionnariat qu’un assureur peut détenir dans un cabinet de courtage sapera le réseau de courtage indépendant en assurance de dommages.

Martin-Éric Tremblay, vice-président principal, région du Québec, d’Aviva Canada, a écrit une lettre jeudi dernier aux courtiers du Québec les exhortant à faire pression sur le ministre des Finances pour que soit maintenue la règle des 20 %. Le Journal de l’assurance a obtenu copie de sa lettre ce matin.

« Nous craignons que la modification des règles de propriété ne sape le réseau des courtiers indépendants. C’est pourquoi nous avons rencontré des représentants du gouvernement et joué un rôle actif dans cette consultation. La position d’Aviva : nous sommes favorables à la règle du 20 % », écrit M. Tremblay.

Répercussions négatives sur les consommateurs

Il poursuit en indiquant qu’Aviva estime que les courtiers indépendants sont essentiels pour l’industrie de l’assurance de dommages et pour les consommateurs. « Nous privilégions la conservation de la règle du 20 %. Nous croyons que sa révocation aurait des répercussions négatives sur les consommateurs », dit M. Tremblay.

Il ajoute qu’avec la règle des 20 %, les courtiers sont « vraiment » indépendants. « La propriété du cabinet est peu ou aucunement susceptible de donner lieu à un conflit d’intérêts, à une stratégie cachée pouvant fausser l’indépendance des conseils ou des recommandations du courtier. Nous la percevons donc comme une mesure de protection du consommateur qu’il faut maintenir en place. Elle garantit que les courtiers se comportent dans l’intérêt supérieur de la clientèle. »

« Aucune raison valable de la modifier ! »

Il ajoute que cette règle assure la transparence du marché et la liberté de choix aux consommateurs, qui peuvent prendre des décisions éclairées sur l’achat de produits et services d’assurance que leur recommande leur courtier. « Elle aide à promouvoir l’intégrité du marché et à renforcer la confiance que les consommateurs ont dans le réseau des courtiers indépendants. La règle des 20 % est un moyen simple et efficace de définir l’indépendance. Elle fonctionne, et nous ne voyons aucune raison valable de la modifier. À vous de jouer ! », clame-t-il.

Et M. Tremblay passe de la parole aux actes, il invite les courtiers à écrire à leur député respectif et au sous-ministre adjoint aux politiques relatives aux institutions financières et au droit corporatif Richard Boivin. Un libellé de lettre est d’ailleurs fourni aux courtiers.

« Aviva se tient prête à soutenir le réseau »

« Faites-leur savoir que les changements proposés seraient nuisibles aux consommateurs et à l’industrie dans son ensemble. Nous sommes conscients des défis et des choix auxquels vous faites face. Aviva se tient prête à soutenir le réseau de courtiers indépendants, que ce soit en vous aidant à faire croitre votre entreprise, à vous aider à prendre le virage du numérique ou à mettre en œuvre un plan de succession d’entreprise. Ensemble, nous pouvons assurer la santé du secteur de l’assurance et sa transparence pour tous les assurés du Québec », conclut-il.