Pour Colm Holmes, la croissance d’Aviva Canada au Québec passe par le courtage. Son réseau de distribution directe ne se développera pas au-delà de ce qu’il est actuellement, dit son PDG.

M. Holmes s’est entretenu avec le Journal de l’assurance au début du mois d’aout. L’assureur venait alors de publier ses résultats du premier semestre de 2018.

Lors de l’entrevue, M. Holmes a statué que le courtage demeurera son canal privilégié au Québec. « Nous voulons devenir un plus grand joueur au Québec. Nos ambitions y sont grandes. On veut y diversifier notre portefeuille, ainsi que notre distribution. Serons-nous plus présents en distribution directe ? Un peu. Nous n’avons pas de plan pour bâtir un réseau de distribution directe au Québec. Nous continuerons en distribution directe avec ce que nous avons déjà, sans plus. »

M. Holmes rappelle qu’à la fin du compte, le choix revient au consommateur. « C’est pourquoi le numérique prend tant d’importance. Toutefois, on mettra l’accent avant tout sur nos courtiers partenaires ».

« Que se passe-t-il avec Aviva ? »

Au cours des derniers mois, de nombreux courtiers ont confié au Journal de l’assurance, sous le couvert de l’anonymat, se questionner sur les plans d’Aviva pour le Québec. M. Holmes en est bien conscient.

« Notre priorité a été de revoir la compagnie pour qu’elle soit rentable. Nous avons une stratégie très claire à cet effet. Notre priorité, ce sont les courtiers. On doit bâtir là-dessus. Mon plan est de croitre au Québec. Nous y avons beaucoup d’expérience et d’expertise, ainsi que des capacités que nous devons déployer. Les courtiers peuvent s’attendre à ce que l’on double nos efforts pour livrer la marchandise. »

M. Holmes reconnait aussi qu’Aviva a pris des décisions qui ont eu un impact sur le Québec au cours des derniers mois. L’assureur a réduit le nombre de cabinets avec qui il détient des ententes de distribution. Puis, des changements importants ont été amenés à l’équipe de direction au Québec, entrainant notamment le départ de Martin-Éric Tremblay.

« On regarde ce qu’on peut faire pour servir les PME et les particuliers. Peut-on être un joueur dans le domaine des agrégateurs ? On le considère, même si c’est différent de ce que nous faisons en ce moment. L’accent est mis avant tout sur le consommateur. Nous serons plus centrés sur le client (customer centric). »

Travailler avec les gouvernements

Aviva Canada peut profiter de l’expérience du siège social au Royaume-Uni, réputé pour être un marché où l’industrie de l’assurance a subi de grands bouleversements. Toutefois, M. Holmes n’y voit pas l’enjeu principal pour sa compagnie au Canada. Il se demande plutôt si le marché canadien se réformera suffisamment rapidement au niveau réglementaire pour retrouver une rentabilité adéquate.

« On doit travailler tous ensemble, ce qui inclut les gouvernements, pour nous assurer d’innover. On doit prendre avantage de l’intelligence artificielle. Il y a de la place pour une plus grande agilité, au Québec particulièrement. C’est un marché beaucoup plus libre. C’est un aspect du Québec que j’apprécie grandement. »