L’assureur européen AXA tâte actuellement le marché canadien pour y instaurer son programme d’assurance paramétrique.

L’assurance paramétrique est la science qui combine notamment les données météorologiques, l’imagerie satellitaire, l’analyse d’ondes, l’indice de radiation et les statistiques officielles de pays pour établir une prime d’assurance.

Le Journal de l’assurance a assisté à une présentation de l’assureur à ce sujet le 15 février. Une vingtaine de courtiers étaient aussi présents à l’invitation de l’assureur. La présentation était faite par Antoine Denoix et Karina Whalley, respectivement PDG et directrice du développement des affaires d’AXA Global Parametrics. Urs Ulhmann, PDG de d’AXA XL Insurance Canada, était aussi présent.

Déjà implantée dans une vingtaine de pays d’Europe, d’Afrique d’Asie et d’Amérique du Sud, l’assurance paramétrique est un flot de données fondée sur des indices prédéfinis plutôt que sur des pertes. Autant adéquate pour les pays en voie de développement que les pays développés, elle s’appuie en grande partie sur les changements climatiques et les variations anormales de Dame Nature.

Si la température franchit un seuil et qu’elle risque de nuire aux récoltes d’un agriculteur, par exemple, celui-ci pourrait se voir indemniser pour les pertes probantes sans qu’il n’ait à prouver les pertes ni même à faire de réclamation auprès de son assureur. Tout est automatisé.

Comment ça marche?

L’assurance est conçue sur la base d’un paramètre corrélé. Le paiement est déclenché automatiquement quand l’indice atteint un niveau. L’assureur est avisé en temps réel et la prime est versée dans les quelques jours suivants l’anomalie. Dans certains cas, il faut prouver la perte. Dans d’autres cas, non.

Un peu comme avec la plateforme Fizzy de AXA, conçue pour indemniser les retards de vol d’avion et qui s'appuie sur la technologie de chaîne de blocs, pour garantir son efficacité et sa sécurité. Le contrat intelligent déclenche automatiquement un remboursement dès que un retard de deux heures ou plus est constaté. Cette couverture s’applique actuellement sur près de 80 % des vols mondiaux.

Dans le cas de l’assurance paramétrique, les données utilisées s’échelonnent sur une période d’au moins dix ans, mais en raison des changements climatiques, l’assureur se concentre particulièrement sur une fourchette de cinq ans pour y dresser un portrait d’ensemble.

En réflexion

Il n’est pas certain encore si l’assurance paramétrique peut être implantée au Canada. Plusieurs facteurs sont à prendre en considération, dont celui de la règlementation, puisque le cadre en assurance au Canada varie d’une province à l’autre.

« Nous travaillons actuellement sur les aspects règlementaires et comptables afin de nous assurer qu'ils soient conformes à la règlementation canadienne », a expliqué Karina Whalley, en entrevue au Journal de l’assurance après la présentation.

Pour le moment, l’assurance paramétrique sert les entreprises et le secteur public, comme les gouvernements et certaines municipalités, en cas de cyclone ou de catastrophe naturelle. La possibilité de couvrir les particuliers n’est toutefois pas écartée selon Karina Whalley.