Le Baromètre AXA 2007 de la retraite lance un signal d’alarme aux Canadiens en route vers leur retraite: ils surestiment l’argent qu’ils auront à la retraite, sous-estiment la durée de vie durant cette retraite et mésestiment les problèmes de santé qu’ils auront alors. Parallèlement, l’industrie ne présente pas bien ses produits de santé…Voilà le constat sombre que tire Robert Landry des conclusions de cette étude menée auprès de 11 590 personnes provenant de 16 pays d’Amérique du Nord, d’Europe, d’Asie et du Pacifique. Elle a été réalisée en août et septembre 2006. M. Landry est vice-président exécutif en assurance de personnes et services financiers pour AXA Assurances au Canada.

« La réalité rattrapera durement les travailleurs encore actifs », prévient M. Landry. « Les revenus qu’ils escomptent ne seront pas au rendez-vous et la réalité montre que leur période de retraite sera presque aussi longue que leur période de vie au travail », dit-il.

Or, vivre de plus en plus vieux signifie aussi parfois vivre avec des problèmes de santé, note M. Landry. Et c’est un volet qui est sous-estimé. « Il leur faudra alors puiser dans leur épargne retraite pour se payer des soins de santé. »

C’est à ce niveau que l’industrie doit intervenir, affirme M. Landry. « Les conseillers financiers doivent sensibiliser les Canadiens sur la durée de leur retraite. Ils doivent aussi leur rappeler qu’ils peuvent avoir besoin de sortir leurs épargnes durement gagnées pour se faire soigner. »

Si l’épargne n’est pas suffisante, dit-il, ces conseillers doivent montrer les avantages des produits comme les polices maladies graves et les soins de longue durée. Les efforts de vente ne portent pas fruit. L’industrie n’exploite pas bien cette occasion unique, note M. Landry.

Celui-ci rappelle le cas de certains Canadiens qui se font soigner aux États-Unis pour obtenir des traitements plus rapidement. Même un capital de 100 000 $ épargné durement risquera de disparaître d’un coup advenant un tel scénario. C’est à ce moment que l’assureur entre en jeu, selon M. Landry.

« L’assurance vie a profité de la vague des baby-boomers, pendant que ceux-ci fondaient leur famille. On arrive à la fin de ce cycle. Les besoins demeurent pourtant aussi importants, que ce soit pour des produits d’épargne, de rente ou la mise en place de garanties innovatrices. Ça se voit aux États-Unis et dans d’autres pays. On commence à le voir au Canada. C’est le début de la vague », lance-t-il.

Niveau de vie à la retraite

L’édition 2007 du Baromètre AXA montre peu de différences par rapport à la même étude réalisée un an plus tôt. « On retrouve de petites variables, comme au niveau de l’atteinte de revenus par exemple. Les Canadiens sont un peu plus optimistes pour prédire les moyens financiers dont ils auront besoin à la retraite. Est-ce parce que l’environnement économique est plus favorable? Parce que les marchés boursiers se sont mieux comportés? Ou parce que les Canadiens ont plus économisé? La réponse est un peu de tout cela », avance M. Landry.

M. Landry constate aussi que le niveau de vie augmente toujours d’une génération à l’autre. « Plusieurs familles ont deux voitures, quatre téléviseurs et ne cessent d’acheter du linge aux enfants. Il y aura un problème s’ils veulent continuer à ce rythme », prévoit-t-il.

Le Baromètre AXA montre que le tiers des travailleurs actifs canadiens s’attendent à voir leur niveau de vie baisser lorsqu’ils seront à la retraite. Ceux-ci n’anticipent toutefois pas une diminution de leur qualité de vie.

Le Baromètre 2007 montre que les retraités commencent cependant à déchanter. Ils ont maintenant une vision un peu moins positive de la retraite. Ils sont moins nombreux à juger qu’ils ont un revenu suffisant. Ils sont aussi un peu plus nombreux à dire que leur qualité de vie s’est dégradée après la retraite.

La majorité des travailleurs actifs canadiens sondés (64 %) pensent que leurs revenus de retraite resteront suffisants pour vivre correctement. Conclusion positive : plus de Canadiens actifs disent connaître le montant de leur future retraite. Ils étaient 43 % à l’affirmer dans le Baromètre 2007, et seulement 23 % dans le rapport 2006.

Le Baromètre révèle que l’argent n’est pas le seul facteur à considérer en vue de la retraite. « L’argent est la grande préoccupation. Les nouveaux retraités s’en préoccupent un peu moins lorsqu’ils ont atteint ce stade. L’argent les rend heureux, mais ce sont la famille, les sports et les loisirs qui leur permettent de mener une vie équilibrée », estime le vice-président exécutif d’AXA.

« Les plus jeunes réalisent qu’ils auront besoin de plus d’argent, vu que les mailles du filet social canadien seront plus grandes. Obtenir moins de revenus de retraite de la part du gouvernement les préoccupe davantage. Le Baromètre nous annonce une bonne nouvelle:vous allez vivre plus longtemps. Il en donne aussi une mauvaise: vous allez être seul pour préparer votre retraite », formule M. Landry.

Le Baromètre montre également que les Canadiens prévoient laisser moins d’héritage à leurs enfants que les Français, par exemple. « Est-ce parce qu’ils ont moins d’enfants? Est-ce parce qu’ils veulent plus penser à eux? Le faible taux de natalité, le faible soutien du gouvernement dans les régimes de retraite et sur le plan médical montrent que la préparation de la retraite devrait être plus dynamique », complète M. Landry.