Élu président du conseil de Conference for Advanced Life Underwriting (CALU) le 7 mai, Roger Sinclair annonce qu’il réclamera du gouvernement fédéral un système fiscal plus équitable et moins complexe pour les petites entreprises.
Conseiller de la région de Halifax en Nouvelle-Écosse, Roger Sinclair succède à Marty McConnell, pour un mandat d’un an. Il devient ainsi le premier président du conseil de CALU à résider en Nouvelle-Écosse. Élu lors de l’assemblée générale annuelle, M. Sinclair a accordé une entrevue à FlashFinance.ca en marge de la conférence Inspirer la performance, qui s’est déroulée à Ottawa du 5 au 8 mai durant le cadre de l’assemblée. Une entrevue au cours de laquelle il a annoncé les enjeux qu’il défendra en priorité durant son mandat 2019-2020.
CALU compte 650 membres, dont des conseillers en assurance et en finance, ainsi que des professionnels de la comptabilité, de la fiscalité, du droit et de l’actuariat. Par des évènements, des formations et des propositions au gouvernement fédéral et à ceux des provinces, CALU aborde régulièrement des questions de planification financière et fiscale avancée.
Son nouveau président du conseil fera de ses chevaux de bataille le manque de compétitivité du système fiscal canadien pour les entreprises privées et la taxation inéquitable du transfert d’entreprise familiale à des membres de la famille. Il soulignera le manque de solutions fiscales pour donner aux Canadiens les moyens de financer leurs soins de santé à la retraite, et proposera des pistes de solution. Il mettra particulièrement l’accent sur la valeur du conseil.
Demeurer compétitif face aux États-Unis
Roger Sinclair a rappelé que la complexité du système fiscal canadien préoccupe autant ses membres que leurs clients. « Nous travaillons avec des propriétaires de petites entreprises et nous sommes nous-mêmes de petites entreprises. Nous sommes préoccupés par la complexité du système d’impôt en général, sous plusieurs perspectives », a-t-il dit.
La complexité de créer une compagnie opérante et une société de gestion en est un des nombreux exemples, selon le président du conseil de CALU. « La planification fiscale des petites entreprises a augmenté en complexité dans les dernières années. Nous nous préoccupons de la compétitivité de notre système fiscal, face à celui des États-Unis. Nous arrivons à un point où le système canadien coute de plus en plus cher aux petites entreprises. »
Transferts familiaux
M. Sinclair s’est par ailleurs dit déçu que le Budget fédéral de 2019 n’ait pas réglé la question de la transition d’une entreprise familiale aux membres de la famille. Il continuera de faire valoir l’importance de remédier à cette lacune de nature à freiner l’économie canadienne, qui repose largement sur les petites entreprises privées, souvent familiales.
« Si je transfère mon entreprise à ma fille, je n’obtiendrai pas d’aussi bons résultats que si je la transfère à un tiers, parce que je serai imposé sur les dividendes plutôt que les gains en capitaux. La différence peut-être joliment substantielle, selon la taille de l’entreprise. Nous croyons que le gouvernement ne devrait pas décourager le transfert d’entreprise aux membres de la famille », estime M. Sinclair.
Repousser l’âge de décaissement
CALU continuera également de discuter avec le gouvernement fédéral pour trouver des pistes de solutions aux conséquences du vieillissement de la population sur le cout des soins de santé. Selon Roger Sinclair, la population doit prendre ces soins en charge sans se fier sur l’aide gouvernementale. Le problème principal est de déterminer comment mobiliser la population à se préparer financièrement aux soins de santé et de longue durée qui surviendront dans leurs années de retraite.
Les gouvernements provinciaux n’auront pas les moyens de prendre ces couts en charge, croit son président du conseil. « Nous n’avons pas encore vu la grosse vague du vieillissement déferler, et elle arrive très rapidement. Nous devons avoir une conversation avec le gouvernement sur comment gérer cette vague, sans acculer la prochaine génération à la faillite », insiste M. Sinclair.
CALU a participé à deux consultations prébudgétaires durant lesquelles il a proposé des pistes de solution, rappelle-t-il. Selon lui, le gouvernement doit songer à des avenues qui permettront de différer jusqu’à 85 ans l’âge règlementaire du décaissement du revenu de retraite, qui se situe actuellement à 71 ans. CALU propose aussi que les Canadiens puissent accéder à l’épargne de leur plan de retraite, lorsqu’il s’agit d’assumer des frais de soins de santé.
Favoriser le marché des soins de longue durée
Roger Sinclair pense aussi qu’il faut encourager les Canadiens à épargner pour les soins de longue durée en accordant des déductions fiscales, par exemple à l’achat d’une assurance de soins de longue durée. Conscient que ce marché est actuellement anémique, il croit que ces mesures le stimuleraient. « La seule façon d’avoir plus de fournisseurs en assurance de soins de longue durée est de pouvoir compter sur le soutien du Fédéral. Créez un marché et plus de joueurs y reviendront », croit-il.
Valeur du conseil
Au bénéfice de ses membres et des 13 000 conseillers que sa relation avec l’association de conseillers canadiens Advocis lui permet de rejoindre, CALU veut mettre davantage de l’avant la valeur du conseil, a également M. Sinclair.
« Les conseillers jouent un rôle crucial : ils font une différence cruciale à des moments cruciaux. Nous voyons des annonces télévisées qui incitent à investir en ligne à moindre cout qu’avec un conseiller. Mais le rôle du conseiller va au-delà de l’investissement. Le conseiller s’enquiert de la situation de la personne. Il l’encourage à faire des pas qu’il n’aurait peut-être pas faits par lui-même. Nous encourageons les gens à passer à l’action, plutôt que de différer et retarder. Nous devons mieux illustrer cette valeur. » Une des sessions de la conférence de CALU a d’ailleurs porté sur cet aspect. D’autres sessions ont porté sur chacune des autres priorités du regroupement.