La tempête Irène est la catastrophe qui a couté le plus cher aux assureurs québécois en 2011. Certains joueurs ont dû débourser dix millions de dollars chacun pour en couvrir les dommages.
Chez Desjardins Groupe d’assurances générales (DGAG), les réclamations liées à Irène ont couté 19 M$, dit Louis Chantal, premier vice-président, indemnisation, au Journal de l’assurance, chez Desjardins Groupe d’assurances générales.

Au Groupe Promutuel, les dégâts ont atteint les 10 M$ en réclamations, dit Josée Garneau, conseillère en relations publiques du Groupe. « Pas moins de 1 500 dossiers ont ainsi été enregistrés. Les réclamations touchaient surtout l’assurance des particuliers, mais aussi celle des entreprises », précise-t-elle.

Co-operators et L’Union Canadienne n’ont pas échappé à la catastrophe. « À la suite de la tempête Irène, nous avons déboursé 4 M$ de réclamations. Les dégâts, qui étaient plutôt étendus, ont touché plusieurs secteurs du Québec. Ces réclamations ont surtout affecté nos affaires en assurance des particuliers », dit Michel Joubert, vice-président de l’assistance indemnisation pour Co-operators, L’Union Canadienne et Coseco.

De son côté, La Capitale assurances générales n’hésite pas à dire qu’Irène a été la catastrophe la plus couteuse pour les assureurs au Québec en 2011. « Nous avons reçu des réclamations en provenance notamment de Saint-Jean-sur-Richelieu, de Québec et de Montréal. », a mentionné François Dumas, vice-président actuariat, assurances et intelligence d’affaires. Il n’a toutefois pas voulu révéler le cout des réclamations, ni le nombre de sinistres qu’a dû régler l’assureur.

Au nombre des compagnies d’assurance interrogées, seule Aviva Canada mentionne qu’Irène n’aura pas été l’événement le plus couteux pour elle en 2011. « La tempête a causé des dégâts à Saint-Jean-sur-Richelieu et à Marieville, qui touchaient principalement des habitations et des bateaux. Mais elle aura été moins importante que ce que l’on pensait. Nous avons noté pour 4,4 M$ de dégâts », a dit Lucie Fréchette, vice-présidente développement des affaires au sein de l’assureur.

Des tempêtes dommageables

Pour Aviva Canada, les tempêtes de vents qui ont frappé Ottawa et Gatineau en avril dernier ont été plus dommageables qu’Irène. « Nous avons reçu un nombre important de dossiers au Québec comme en Ontario. Cela nous a couté 15,4 M$, ce qui est énorme. » Aviva a alors déployé une équipe d’urgence sur les lieux. Celle-ci était chargée de rencontrer les assurés et de régler les réclamations le plus vite possible.

DGAG a pour sa part versé 4 M$ en raison des dégâts d’eau occasionnés à Gatineau, dit Louis Chantal. La grêle à Val-d’Or a couté 600 000 $ à l’assureur, dit-il.

Quant au Groupe Promutuel, il a déboursé près de 4 M$ en raison des tempêtes de neige et de pluie survenues en 2011. « Environ 400 dossiers ont été ouverts surtout en assurance des particuliers. De nombreux bâtiments se sont effondrés à la suite de ces tempêtes », dit Josée Garneau.

L’impact de Slave Lake

Autre catastrophe notable hors Québec : les feux qui ont ravagé la ville de Slave Lake en Alberta. Michel Joubert indique que les diverses filiales de l’assureur ont versé entre 100 M$ et 130 M$. « Environ 300 maisons étaient des pertes totales », précise-t-il. Selon lui, la catastrophe de Slave Lake joint l’épisode du verglas en 1998 au Québec au rang des catastrophes les plus importantes à être survenues au Canada.

Aviva Canada a aussi été confrontée à ces feux et a dû débourser 13 M$, a poursuivi Mme Fréchette. Pour sa part, DGAG a versé environ 700 000 $ en réclamations sur 19 dossiers en lien avec l’épisode de Slave Lake.

De manière générale, 2011 aura été moins profitable que 2010. Les catastrophes survenues en 2011 nous ont couté 2,5 fois plus cher que celles de 2010, dit François Dumas, de La Capitale.

Chez Aviva aussi, la facture a été plus salée au cours de 2011. Selon Mme Fréchette, en 2011, les catastrophes ont couté 20 M$ de plus qu’en 2010. Nous sommes ainsi passés d’un nombre légèrement inférieur à 48 M$ en 2010 à 68 M$ en 2011, dit-elle.

Louis Chantal, de DGAG, fait le même constat. « Nous notons une hausse de la sinistralité de 8 % en 2011 comparativement à 2010. Mais sans Irène, l’année 2011 aurait été à peu près semblable à 2010 », dit-il.

Intact Assurance

Le Journal de l’assurance a joint Intact Assurance pour connaitre l’impact des catastrophes sur ses résultats. Au moment de mettre sous presse, l’assureur n’avait pas donné suite à notre demande.

Les résultats financiers du troisième trimestre du siège social Intact Corporation financière indiquent toutefois que l’assureur a payé plus de réclamations en 2011 qu’en 2010, en date du 30 septembre. Là encore, Irène et les diverses tempêtes de grêle et de vent survenues en 2011 ont pesé sur les résultats. Au troisième trimestre, durant lequel Irène a frappé, Intact a dû débourser 53 M$ en réclamations à travers le Canada.