Un sondage d’Aon a révélé que seulement 17 % des employeurs ont commencé à se préparer à l’entrée en vigueur des changements qui visent à bonifier le Régime de pensions du Canada (RPC) et le Régime de rentes du Québec (RRQ). Ces changements entreront en vigueur en 2019.
Le sondage, réalisé auprès de 325 organisations de partout au pays, a démontré que même si l’augmentation des couts entrainée par les changements au RPC et RRQ est une source de préoccupation chez les employeurs, peu ont mis en place des stratégies pour réagir à cette augmentation.
Le tiers des employeurs ne savent pas quand ils se prépareront
Environ 37 % des employeurs prévoient des mesures visant à se préparer à l’entrée en vigueur des changements au cours de l’année, rapporte le sondage. Toutefois, un peu plus d’un tiers (32 %) des employeurs ignorent quand ils commenceront à le faire.
« Les raisons expliquant cette situation ne peuvent être clairement établies, mais il semble que de nombreux employeurs sous-estiment les répercussions que ces changements législatifs auront sur leur organisation et leurs employés, notamment à l’égard des cotisations et des prestations des régimes de retraite présentement en place », affirme Claude Lockhead, associé exécutif et directeur de la pratique Retraite de la région de l’Est chez Aon.
Principales préoccupations des changements
Aon a répertorié les principales préoccupations des employeurs par rapport à la bonification du RPC et du RRQ. Parmi celles-ci, 68 % des organisations sondées s’inquiètent de l’augmentation des cotisations pour l’organisation, 53 % pour l’augmentation des cotisations des employés, 46 % des répercussions sur les régimes de retraite et finalement 40 % de l’augmentation des exigences administratives.
Le sondage révèle que 57 % des employeurs affirment connaitre les répercussions globales des changements visant à bonifier le RPC et le RRQ sur leur masse salariale. Toutefois, 69 % d’entre eux ignorent comment ils vont gérer les répercussions financières. De plus, seulement 6 % des employeurs ont fait part des changements à venir à leurs employés.
Modifications aux régimes
Le site de Retraite Québec indique que les modifications au RRQ prévoient les mesures suivantes :
- La mise en place d'un volet supplémentaire au Régime de rentes du Québec. Ainsi, le RRQ serait dorénavant formé de deux parties : le régime de base, soit le régime mis en place en 1966, et le régime supplémentaire, qui débuterait en 2019.
- La hausse de la rente de retraite, puisque le taux de remplacement du revenu obtenu du régime public passerait de 25 % à 33,33 %.
- Le régime supplémentaire permettrait aussi d'augmenter les montants de la rente d'invalidité et de la rente de conjoint survivant.
- Les cotisations seraient haussées graduellement sur sept ans, soit de 2019 à 2025.
- Le maximum des gains admissibles (MGA), c'est-à-dire le salaire maximal sur lequel un travailleur cotise au RRQ, serait haussé de 14 %.
- Les cotisations au nouveau régime supplémentaire et les prestations de celui-ci feraient l'objet d'une comptabilité distincte. Le fonds du régime supplémentaire serait géré par la Caisse de dépôt et placement du Québec, distinctement de celui du régime de base.
Tel qu’indiqué sur le site du Gouvernement du Canada, les modifications apportées au RPC incluent :
- En 2019, les prestations du RPC commenceront à augmenter et représenteront ultimement un tiers de votre rémunération de travail moyenne. La limite utilisée pour calculer cette moyenne augmentera également de manière progressive, soit de 14 % d’ici 2025.
- La bonification s'applique également à la prestation après-retraite du RPC. Ainsi, si vous recevez une pension de retraite au titre du RPC (ou du RRQ) et que vous travaillez et cotisez toujours au RPC en 2019 ou plus tard, vos prestations après-retraite seront plus élevées.
- De 2019 à 2023, le taux de cotisation au RPC pour les employés touchant un salaire annuel s’établissant entre 3 500 $ et la limite de gains initiale augmentera progressivement d’un point de pourcentage (de 4,95 % à 5,95 %).
- En 2024, les employés commenceront à cotiser à un taux de 4 % pour une tranche de rémunération supplémentaire. Cette tranche commencera à la limite de gains initiale (qui sera de 69 700 $ en 2025, selon les estimations) et se terminera à la limite de gains supplémentaire, laquelle augmentera de 14 % d’ici 2025 (et qui sera alors de 79 400 $, toujours selon les estimations).
- Si vous êtes un travailleur autonome, vous devrez verser à la fois la part de l’employeur et celle de l’employé. Votre cotisation s’élèvera donc à 11,9 % de votre revenu de travail, jusqu’à concurrence de la limite de gains initiale, et à 8 % pour la tranche de rémunération supplémentaire. Cela aura pour effet de faire augmenter le montant de vos prestations, le moment venu.