Les régulateurs mondiaux attendent de l’industrie de l’assurance qu’elle améliore sa compréhension et sa gestion des risques financiers associés au changement climatique, rapporte Moody’s Investors Service dans un rapport publié à la mi-mars.

« Une divulgation accrue des risques liés au climat aidera les assureurs à mesurer, à comparer et à gérer leur exposition aux risques climatiques en plus de les encourager à considérer plus rigoureusement le risque climatique et la durabilité dans leurs décisions d’investissement et de souscription », dit Brandan Holmes, vice-président directeur du crédit chez Moody’s.

La firme de notation a ciblé cinq grands domaines qui contribueraient à une réglementation axée sur le risque climatique. Les éléments soulignés par Moody’s visent notamment l’amélioration de la compréhension et de l’exposition aux risques climatiques des assureurs, à établir une gouvernance avisée et à tester la résistance pour identifier l’exposition aux risques et en améliorer la réponse. La firme suggère aussi que les assureurs aient des exigences de divulgation plus rigoureuses et qu’ils participent plus activement à un modèle financier durable.

Un examen réglementaire plus approfondi du risque climatique est positif pour les assureurs, croit la firme de notation, car il poussera l’industrie à mieux évaluer et surveiller les menaces liées au climat. Une meilleure divulgation des risques climatiques aidera aussi à évaluer, mesurer et gérer les vulnérabilités, estime Moody’s.

La préparation du Canada

En janvier 2021, le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) du Canada a lancé un document de consultation visant à cerner l’exposition des institutions financières, incluant les assureurs, aux risques climatiques. L’idée est de mieux comprendre la façon dont elles définissent, mesurent et renforcent leur résilience face aux changements climatiques.

Actuellement, les directives du BSIF en matière de gouvernance ne font pas spécifiquement référence aux risques liés au climat, bien qu’il comprenne des principes et des attentes qui sont pertinents pour les risques climatiques. Malgré l’obligation générale des entreprises cotées en bourse de déclarer tous les risques importants, les risques climatiques demeurent moins détaillés que par rapport à des régimes de divulgation plus ciblés tels que ceux proposés par le Groupe de travail sur les divulgations financières liées aux climats.

Aux États-Unis et au Canada, les régulateurs nationaux ont jusqu’à présent été les moins explicites dans leurs conseils aux assureurs quant à l’intégration de la durabilité dans les activités d’investissement et de souscription, rapporte Moody’s. La firme de notation s’attend à ce que les travaux des régulateurs canadiens sur l’amélioration de la divulgation des assureurs en matière de climat encouragent l’industrie à accorder une plus grande attention aux investissements et à la souscription durables.