Louis Régimbal, d’IBM Conseil, cite trois courtiers qui ont pris un virage important au Royaume-Uni et à partir desquels les courtiers québécois pourraient s’inspirer. Il s’agit de AA, Budget et Swinton.Au début des années 1990, AA a tenté de devenir un assureur, mais a échoué. AA a donc décidé de se recentrer sur le courtage et a décidé d’offrir des polices de plusieurs compagnies d’assurance sur Internet. La firme a fermé la plupart de ses succursales et a investi des millions de livres sterling en marketing. « AA est maintenant le plus grand et le plus connu des courtiers au Royaume-Uni et est perçu par le consommateur comme un assureur direct », précise M. Régimbal.

Budget était quant à lui un assureur direct au début des années 1990, mais est devenu un courtier après quelques années. En 2006, ce courtier s’est départi de ses succursales et a concentré ses opérations sur Internet et par téléphone. Il a monté un intégrateur à son nom : ComparetheMarket.com. « Budget a aussi bâti des bannières et c’est via celles-ci qu’il s’est accaparé des marchés de niche. Il compte des clients comme le Bureau de poste et Market & Spencers, ce qui n’est pas rien là-bas, car il faut être à la hauteur des attentes », spécifie M. Régimbal.Quant à Swinton, qui est reconnu comme l’équivalent du CAA au Royaume-Uni, il a décidé de maintenir son réseau de succursales et a même acheté celui de Budget en 2006. Swinton compte ainsi 400 succursales, soit trois fois plus que son rival le plus proche.

« Swinton se comporte comme un assureur direct et est perçu comme un direct. Les gens de Swinton se sont dit qu’ils ne pouvaient faire autrement qu’avoir un modèle plus sophistiqué que les directs avec qui ils allaient se battre. La notion de succursales est très importante pour eux. Ils s’en servent pour démontrer leur présence locale. C’est une façon de s’afficher et de s’assurer que les gens sachent qu’ils sont là. Ils ont aussi embrassé Internet et ils sont capables d’offrir en direct », fait valoir M. Régimbal.

« Plutôt que de défendre un statut quo, ces gens-là ont décidé de faire un pas en avant et de faire des choses nouvelles. Ils ont su, dans tous les cas, utiliser Internet de façon très productive avec leurs clients », défend M. Régimbal.