La consolidation a atteint un point critique chez les assureurs à courtage, selon Mario Albert, PDG de l’Autorité des marchés financiers. Lors du Congrès du Regroupement des cabinets de courtage d’assurance du Québec (RCCAQ), il a affirmé que les assureurs devront être « extrêmement convaincants » pour démontrer la valeur d’une éventuelle transaction.Il les a même invités à discuter avec son organisme avant d’enclencher un tel processus. Si la décision finale revenait au gouvernement, l’Autorité aurait tout de même un pouvoir de recommandation.

M. Albert a précisé sa pensée, lors de la Conférence nationale sur l’assurance au Canada (mieux connue sous son acronyme anglais NICC), au début octobre. « La part de marché des cinq plus gros assureurs est passée de 52 % à 59 % en deux ans. C’est une zone où la concentration présente des risques importants. Toute nouvelle transaction sera regardée avec un œil critique, car on arrive au point où davantage de concentration serait problématique pour les cabinets. » Avec les dernières transactions, on arrive à un point où certains cabinets ne placent qu’avec un assureur, dit-il. « C’est clair que c’est une situation qui ne peut fonctionner », a-t-il dit.

Le PDG de l’Autorité a toutefois précisé qu’il n’était pas impossible de voir une nouvelle fusion chez les assureurs à courtage. « Ils devront toutefois faire la démonstration très claire qu’il n’y aurait pas d’impact sur les prix et la réduction de la compétition », a-t-il dit.

Il a aussi rappelé que le courtage avait un rôle très important à jouer auprès des consommateurs. « Notre Indice Autorité révèle que 28 % des ménages avec un revenu inférieur à 40 000 $ n’ont pas d’assurance habitation. De plus, 37 % des gens de 18 à 37 ans ne comprennent pas les caractéristiques de leur contrat en assurance automobile. C’est pourquoi la notion de conseil que le courtier apporte est importante à nos yeux », a-t-il dit.