Les effets de la pandémie sur la performance financière des assureurs au premier trimestre de 2020 varieront selon leurs secteurs d’activité, prévoit la firme de notation Standard & Poor’s (S&P).
Ses analystes ont dévoilé comment ils anticipent que la pandémie de la COVID-19 aura un impact sur les assureurs présents aux États-Unis au premier trimestre de 2020. On peut lire le tout dans un rapport intitulé What To Expect When U.S. Insurers Report First-Quarter Results Amid COVID-19.
Les assureurs vie seront les plus touchés, prévoient-ils. Viennent ensuite les assureurs santé, puis les assureurs de dommages, qui devraient être les moins touchés selon eux.
Ventes en baisse en assurance vie
Pourquoi les assureurs vie sont-ils ceux qui ressentiront le plus les effets de la pandémie ? Parce que plusieurs de leurs produits sont sensibles aux fluctuations des marchés boursiers, comme les rentes, notamment.
Rien pour mettre en péril leur survie. Leurs pratique de couverture de risques seront toutefois mises à l’épreuve, prévoit les analystes de S&P.
Ils disent aussi s’attendre à ce que les ventes d’assurance vie soient en baisse par rapport à la période correspondante de 2019. Comme les assureurs vie américains ont aussi la tarification de leur produits vu la pandémie, ceux-ci seront aussi moins attrayants pour les consommateurs, peut-on lire dans le rapport. Sans compter que les distributeurs qui misent sur les rencontres en personne ne peuvent plus le faire vu les mesures de confinement actuelles.
Plus tard dans l’année, un autre facteur pourrait jouer contre les assureurs vie : la hausse des invalidités et de la mortalité. Ces hausses ne sont toutefois pas marquées dans le moment, indiquent les analystes de S&P.
Assurance santé : utilisation des services versus réclamations s’opposent
Pour les assureurs santé, deux phénomènes s’opposent quant à leur rentabilité. D’un côté, les services des assureurs santé sont davantage utilisés, notamment ceux en télémédecine. Toutefois, les réclamations y sont en hausse.
Ces réclamations seront aussi en hausse au deuxième trimestre de 2020, disent les analystes de S&P… tout comme la souscription à leurs services. La gestion de leurs liquidités sera donc importante, en tenant aussi compte du nombre d’employés qui seront mis à pied, amenant une potentielle réduction de leur volume de primes.
L’assurance de dommages et le risque législatif
Les assureurs de dommages sont donc le mieux positionnés face à la crise, disent les analystes de S&P. Ce qui ne veut pas dire que les compagnies d’assurance n’ont pas leurs propres enjeux, ajoutent ces mêmes analystes.
Leur performance de souscription devrait peut souffrir de la COVID-19. Elle pourrait même s’améliorer vu le volume amoindri de réclamations, d’autant plus que les États-Unis ont connu un hiver doux.
Or, la pression est forte sur les législateurs américains pour faire imposer de nouvelles règles aux assureurs en matière d’interruption des affaires vu la pandémie. Les clauses standards des contrats d’assurance pourraient-elles être outrepassées ? « Nous suivons la situation de près. Des états ont voté des lois pour que les assureurs couvrent les pertes des PME à cet égard », ont indiqué les analystes de S&P.
Un autre danger que les analystes surveilleront d’ici la fin de l’année est l’effet que les réductions de primes auront sur les assureurs de dommages. Ils veulent ainsi voir jusqu’à quel point ces mesure sauront un impact sur le volume des primes des assureurs à la fin de 2020.