L'industrie canadienne de l'assurance vie a réussi à augmenter son volume de primes de 7 % en 2008, selon des données fournies par MSA Research et compilées par le Journal de l'assurance. Cette croissance s'avère plus forte qu'en 2007, où elle avait atteint 5,7 %. Parmi eux, les assureurs vie québécois ont vu leur volume de primes augmenter de 5,8 %, une croissance similaire à celle de 2007.

Malgré la crise économique, le système financier canadien a bien résisté en 2008, selon A.M. Best. « Le Canada a mieux performé que la majorité des pays industrialisés. Chez les assureurs vie, un encadrement réglementaire conservateur et des normes de souscription resserrées se sont avérés prudents », écrivent les analystes de l'agence de notation.

Néanmoins, sous plusieurs facettes, la crise a affecté les affaires des assureurs vie au Canada. La firme de notation a notamment abaissé la perspective de l'industrie canadienne de l'assurance vie, de stable à négative, en mars 2009.

Le rapport note d'ailleurs que l'industrie fait encore face à plusieurs défis, dont « une contraction de la croissance en 2009, une hausse du chômage, un marché immobilier faible (surtout dans le secteur commercial), une baisse de la valeur nette des ménages, une diminution de la confiance des consommateurs, une devise et des marchés boursiers volatils et des taux d'intérêt bas. »

Dans son rapport, A.M. Best énumère quelques actions entreprises par les compagnies pour conjuguer les effets de la crise : « réduire le risque de leurs produits d'assurance et de retraite, augmenter les liquidités, réviser l'exposition au risque du crédit, réduire les dépenses par le biais de coupure dans la main-d'œuvre. »

De plus, la pierre angulaire de ces stratégies consiste à préserver et rebâtir le capital, selon l'agence de notation. « Malgré des conditions très difficiles dans le marché, les compagnies inscrites en bourse ont réussi à augmenter leur capital. Ces initiatives ont pris diverses formes, dont des émissions d'actions ordinaires ou privilégiées ou encore des titres de créance. »

À la fin de 2008, tant l'allocation de l'actif que la répartition par industrie du portefeuille de placement des assureurs vie au Canada demeuraient constantes, malgré la tempête économique. Ainsi, les compagnies investissaient surtout dans des obligations de grandes qualités (63 % de l'actif), dont une portion significative inclut des titres émis par les gouvernements fédéral et provinciaux. Les prêts hypothécaires représentaient près de 18 % du portefeuille. Les portefeuilles contenaient en moyenne 6 % en actions ordinaires. Les placements provenaient surtout de l'industrie financière (32,6 %) et de celle des services publics (17,6 %).

La concentration en assurance vie au Canada est demeurée stable en 2008. Les dix principaux joueurs de ce marché ont récolté 84,5% du volume de primes. Il s'agit d'une part similaire à celle enregistrée en 2007 et en 2006.

Plusieurs changements de position sont à noter au Top 10 du marché canadien. D'abord, BMO Groupe financier y a fait son entrée en septième place. Cette ascension est due à l'ajout de BMO Assurance-Vie aux activités d'assurance du groupe. Cette filiale est née de l'acquisition de la Compagnie d'assurance-vie AIG du Canada au début de 2009. La filiale a d'ailleurs augmenté son volume de primes de 76 % entre 2007 et 2008. Avec cette acquisition, le volume de primes du groupe est passé à 1 201,4 millions de dollars (M$) en 2008. Autrement, le groupe n'aurait compté que sur le volume de BMO Vie qui a généré 65,8 M$.

Croix Bleue Medavie a aussi réussi à se hisser jusqu'au Top 10 canadien, en neuvième position, grâce à une croissance de son volume de primes de 10,8 %.

Tous n'ont cependant pas gravi les échelons. C'est le cas de RBC Assurances qui a glissé de la septième à la dernière place. Son volume de primes a diminué de 13,3 % en 2008 par rapport à 2007.

Le Groupe Aegon, lui, a tout simplement été expulsé du peloton de tête. En 2008, il a vu son volume de primes baisser de 1,32 % comparé à 2007. La bonne performance de sa filiale Première du Canada n'aura donc pas été suffisante pour maintenir le groupe dans les meneurs. Cette dernière a augmenté son volume de près de 28 %, ce qui équivaut à une valeur monétaire de 56 M$.

Les autres assureurs faisant des affaires dans l'ensemble du Canada ont conservé leur place de meneurs. Le Groupe Great-West conserve la première place. L'assureur a d'ailleurs franchi le cap des 10 milliards de dollars (G$) pour son volume de primes, grâce à une croissance de 5,7 % en 2008 par rapport à 2007. La Financière Manuvie et la Financière Sun Life ont quant à elles franchi les 7 G$ et leur croissance respective s'établit à 7,5 % et 5 %. Ces trois mastodontes de l'industrie demeurent sur le podium et récoltent 56,9 % des parts de marché. L'Industrielle Alliance et Desjardins Sécurité financière ont vu leur volume de primes augmenter de 11,4% et 11 %, respectivement.

Sur le territoire québécois, les dix principales compagnies ont généré 87 % du volume de primes, un résultat à peine plus élevé que celui observé en 2007 et en 2006. C'est Desjardins Sécurité financière qui conserve la première place avec un volume de primes de 1,95 G$, grâce à une croissance de 5,8 %. L'Industrielle Alliance a réussi à se hisser en deuxième place, grâce à une croissance de 16,2 %, au détriment du Groupe Great-West qui glisse au troisième rang, malgré une croissance de 9,4 %.

Nouvelle entrée au classement québécois : Croix Bleue Medavie qui se positionne au dixième rang, grâce à une croissance de son volume de primes de 5,5 %, à 215 M$ en 2008. Comme dans le classement canadien, RBC Assurances a tiré sa révérence du Top 10. Son volume de primes a atteint 163 M$, ce qui représente une baisse de 16,7 % par rapport au volume enregistré en 2007.