La Global Federation of Insurance Associations (GFIA), qui représente 40 associations membres, vient de publier un rapport sur quatre mégatendances en train de changer le portrait global des risques. On peut y lire que les déficits de protection contre les risques liés aux régimes de retraite, à la cybersécurité, à la santé et aux catastrophes naturelles sont de plus en plus grands.  

Le rapport, intitulé Global protection gaps and recommendations for bridging them, aborde les changements climatiques, l’accélération des progrès technologiques, les changements démographiques et les événements macroéconomiques et politiques perturbateurs. Tous ces facteurs ont des répercussions directes sur la vie des gens.   

« Parmi ces risques, les régimes de retraite, la cybersécurité, la santé et les catastrophes naturelles se démarquent en raison de leur importance grandissante, de leur incidence sur la vie des gens et de leur assurabilité », peut-on lire dans le rapport.   

Des associations de l’industrie, notamment le Bureau d’assurance du Canada (BAC), sont d’avis que ce rapport montre à quel point il est urgent que les gouvernements s’attaquent aux lacunes créées par les changements climatiques.  

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Au sujet des risques liés aux régimes de retraite, à la cybersécurité et à la santé, la GFIA insiste sur le fait que les secteurs public et privé doivent collaborer pour tenter de combler les lacunes.  

Le déficit de protection contre les cyberrisques avoisine 1 000 G$ US  

Selon le rapport, le déficit de protection contre les cyberincidents est d’environ 900 milliards de dollars américains. « Même si on prévoit une croissance de l’offre en cyberassurance, il est peu probable qu’on arrive bientôt à combler le déficit parce que les pertes assurées ne représentent qu’une petite part du total actuellement et que les entreprises sont de plus en plus vulnérables aux cyberattaques à cause du rythme soutenu de la numérisation, fait-on remarquer. Les assureurs ne pourront pas à eux seuls réduire [ce déficit]. »  

Pour s’attaquer au problème, la GFIA suggère notamment aux secteurs public et privé d’encourager et d’appuyer les mesures de prévention. En effet, elle propose d’inclure dans les contrats d’assurance une clause selon laquelle la prime ou la franchise sera réduite si l’entreprise assurée met en place des mesures de sécurité. De plus, les deux secteurs devraient mener des campagnes de sensibilisation, et il faudrait que les politiques publiques définissent un cadre de déclaration des incidents bien clair, ce qui pourrait aider les assureurs à modéliser les risques.   

« Collaborez avec l’industrie des assurances afin de fournir des ressources et de l’information sur les risques associés aux opérations en ligne – surtout pour les consommateurs et les petites entreprises, car ce sont des groupes qui ont tendance à sous-estimer les risques. » On devrait par ailleurs élaborer des lignes directrices décrivant les mesures de cybersécurité adéquates pour les systèmes de TI, ainsi que sensibiliser les consommateurs au rôle de la cyberassurance comme mécanisme de transfert des risques.  

« Envisagez de mettre en place des exigences en matière de cybersécurité, surtout pour les secteurs clés de l’économie, ajoute-t-on. Continuez à évaluer, en partenariat avec l’industrie des assurances, l’utilité que pourrait avoir un programme d’assurance pour atténuer les répercussions d’un cyberincident catastrophique. »  

On recommande également aux responsables des politiques de ne pas créer de règles qui interdisent les paiements de rançons. « En rendant les paiements de rançons illégaux, on risque de décourager la déclaration des attaques par rançongiciel et de pénaliser les victimes. De plus, les entreprises visées pourraient être incapables de gérer les contrecoups ou de fournir l’aide nécessaire à leurs clients. »  

Sensibiliser les gens à l’importance d’épargner pour la retraite   

Les changements démographiques exercent une pression sans précédent sur les régimes de retraite partout dans le monde, souligne la GFIA. Le déficit de protection s’élèverait à environ 51 000 G$ US. Les auteurs du rapport ont converti cette somme en une rente sur 40 ans afin de déterminer le déficit de protection annuel et de pouvoir le comparer aux autres. Ils estiment ainsi le déficit mondial à 1 000 G$ US par année.   

« Puisque les besoins sont susceptibles de croître plus rapidement que les fonds disponibles, l’écart ne fera que s’accentuer, d’autant plus que la baisse des rendements des placements devrait toucher les régimes de retraite à l’échelle mondiale, prévient-on. Bien que les actions et les obligations aient connu de très bons rendements dans la dernière décennie, il est peu probable que ces deux grandes catégories d’actif puissent maintenir de tels rendements dans les dix prochaines années. »  

La GFIA recommande notamment d’offrir des produits novateurs et flexibles, de sensibiliser les gens à la nécessité d’épargner pour la retraite, d’encourager l’adhésion automatique aux régimes, et de mettre en place des incitatifs fiscaux.   

« Améliorez l’éducation financière », poursuit-on. « Commencez dans les écoles. »  

En outre, la réglementation ne doit pas créer d’obstacles ou de coûts inutiles qui empêcheraient les assureurs de fournir des solutions efficaces, dit-on. « Veillez à ce que la réglementation soit favorable à l’innovation. »