Dany Bergeron a quitté ses fonctions de président du conseil de la Chambre de la sécurité financière pour se consacrer davantage à sa famille et à son cabinet d’assurance de personnes et de services financiers. Serein d’avoir pu livrer les batailles qu’il souhaitait livrer, il dresse un bilan positif de son passage à la Chambre et estime avoir réalisé ses objectifs.
M. Bergeron a quitté ses fonctions de président du conseil d’administration de la Chambre de la sécurité financière, le 1er mars. Il occupait cette fonction depuis juin 2011 et était administrateur du conseil depuis octobre 2008. L’ancien président était aussi responsable du comité de nomination.
Sa famille, il s’en est rapproché au moment même de son départ, en prenant deux semaines de vacances aux abords du golfe du Mexique. C’est de là qu’il a accordé une entrevue au Journal de l’assurance. « Être président du conseil de la Chambre, cela fait beaucoup, avec les responsabilités professionnelles et familiales, a-t-il confié. Pour les membres de ma famille comme pour mes clients, je veux être là maintenant pour ceux qui seront là pour moi plus tard. »
À son retour, M. Bergeron se sera aussi rapproché de sa pratique, puisqu’il a fait vœu de se consacrer exclusivement à sa pratique professionnelle. Être président du cabinet Financière Radisson, qu’il a fondé en 1999, n’est toutefois pas une mince tâche. Établi depuis 2005 à Rawdon après avoir pris naissance à Trois-Rivières, Financière Radisson dessert essentiellement des professionnels et des entrepreneurs répartis dans plusieurs régions : le Grand Montréal, Québec, la Mauricie, les Cantons de l’Est et Lanaudière.
L’embauche d’une directrice générale, Adéline Letendre, en 2007, a agi comme tremplin pour la jeune entreprise. Toutefois, la présidence d’un organisme d’autorèglementation (OAR) est une servitude qui ne cadrait plus avec les devoirs et responsabilités que comporte une croissance soutenue des affaires.
« J’ai commencé à le sentir, l’an dernier. Des clients m’ont dit : il y a longtemps qu’on t’a vu. C’était des gens que je n’avais pas rencontrés depuis deux ans et demi, trois ans. Au début de ma présidence, j’ai eu de la chance que mes affaires ne soient pas trop affectées par cet engagement, mais j’ai observé que ma croissance de 2013 était inférieure à celle des années précédentes. J’ai réalisé qu’il était temps que je m’occupe de l’entreprise avec laquelle je gagne ma vie. Présider le conseil d’un OAR est une mission très stimulante. Or, même si elle comporte une rémunération, c’est presque du bénévolat en comparaison des revenus que je tire de mon entreprise. »
Pas de regrets
Dany Bergeron dit partir sans regret, heureux de ses réalisations et de l’évolution de la Chambre en général. « Ce qui me tentait de faire durant ce mandat a été fait et bien fait, a-t-il confié. Ce qu’est devenue la Chambre me plait. Elle prend davantage sa place. Elle est encore plus présente auprès des membres et reconnue du public. Bref, elle a beaucoup muri, ces cinq dernières années, ce qui est excellent pour le public et pour les membres. »
Le conseiller en sécurité financière estime que la Chambre a fait de grands pas dans plusieurs dossiers, notamment au plan politique. « Nous avons eu des discussions importantes au fil des ans avec le gouvernement et l’Autorité des marchés financiers, relate-t-il. Nous en avons acquis une plus grande influence. »
La modernisation des sections fait aussi partie des cheminements dont il se réjouit. Il se dit heureux d’avoir pu y participer de façon constructive comme membre du comité de la Chambre qui en a été responsable. « Je travaillais sur ce dossier depuis plus de trois ans. L’objectif de voir les sections prendre un rôle associatif et représentatif, et que la Chambre devienne exclusivement dédiée à la déontologie de ses membres et à la protection du public a été atteint », dit M. Bergeron.
Rôle à remplir
Une victoire pour lui et tous ses collègues de la Chambre. « Plusieurs, dont certains proches de l’appareil gouvernemental à Québec, avaient la perception que nous devions être là pour représenter les régions. Or, les sections régionales prendront désormais leur propre chemin, et cette perception disparaitra. La Chambre remplira à 100 % son rôle de protection du public. »
M. Bergeron n’a qu’un regret : il n’était pas du conseil qui s’est réuni le 14 mars pour choisir les trois personnes appelées à jouer le rôle d’administrateurs indépendants externes. Ce rôle créé dans la foulée des travaux pour une saine gouvernance de la Chambre a particulièrement enthousiasmé l’ancien président du conseil.
« La nomination au conseil de trois administrateurs indépendants externes à l’industrie fera de la Chambre un OAR encore plus crédible, dit M. Bergeron. Grâce aux critères de sélection rigoureux pour se qualifier d’indépendant, on monte de quelques coches quant à la qualité des gens qui figureront sur la liste. C’est le bout où il est plate de devoir quitter, car je ne vais pas vraiment le vivre. »
Qualités des administrateurs
Le Règlement intérieur de la Chambre exige que les administrateurs indépendants possèdent certaines qualités. L’administrateur qui se qualifie comme tel peut ensuite être nommé par le ministre des Finances du Québec, sur recommandation de la Chambre. Parmi les critères d’admissibilité, le candidat ne doit pas : avoir été un employé ou un administrateur élu de la Chambre, avoir été membre de la Chambre dans les dix dernières années, avoir travaillé dans l’industrie dans les cinq dernières années ni pour l’Autorité des marchés financiers dans les trois dernières années.
De son côté, le conseil d’administration de la Chambre a remercié M. Bergeron de son engagement exemplaire et de sa contribution à la mise en œuvre des orientations stratégiques 2012-2014. Lyne Gagné occupera le poste de présidente du conseil d’administration par intérim jusqu’à ce que soient nommés de nouveaux officiers, en marge de l’assemblée générale annuelle de la Chambre, en juin prochain. Mme Gagné est vice-présidente aux valeurs mobilières et première vice-présidente de la Chambre. Elle a siégé au conseil d’administration de 2005 à 2008 et de 2010 à aujourd’hui. Elle en est la première vice-présidente depuis 2012.