Dans un récent rapport de recherche en santé, Statistique Canada a annoncé que les données sur l’espérance de vie (EV) et l’espérance de vie ajustée en fonction de la santé (EVAS) sont désormais disponibles pour 1 227 subdivisions de recensement au Canada. Il s’agit de municipalités ou de régions considérées comme étant des équivalents municipaux par les gouvernements provinciaux et territoriaux. « À ce jour, aucune étude ne traitait de l’EV et l’EVAS à l’échelle municipale », affirment les auteurs de l'étude.

Le rapport, Estimation de l’espérance de vie et de l’espérance de vie ajustée sur la santé au Canada à l’échelle municipale, 2019 et 2020, examine les données de mortalité et de population du 1er janvier 2019 au 31 décembre 2020. Les chercheurs précisent que l’EV mesure le nombre moyen d’années de vie restantes, tandis que l’EVAS mesure le nombre moyen d’années de vie restantes en bonne santé.

Dans l’ensemble des subdivisions de recensement, l’EV médiane à la naissance était de 84,1 ans pour les femmes et de 79,6 ans pour les hommes. « Ces estimations correspondent aux données nationales publiées par Statistique Canada pour 2019 et 2020 », indique le rapport.

Les subdivisions de recensement « les plus susceptibles d’être représentatives de l’EV médian à la naissance étaient les villes d’Edmonton (Alberta) et de Hamilton (Ontario) pour les femmes et les villes de Gatineau (Québec) et de Kitchener (Ontario) pour les hommes », écrivent les auteurs. L’EV des femmes était supérieure à celle des hommes dans toutes les municipalités et régions analysées, et la différence moyenne était de 4,5 ans.

En se concentrant sur l’EVAS, les estimations médianes étaient de 70,8 ans pour les femmes et de 68,3 ans pour les hommes. Les chercheurs indiquent que les municipalités et régions analysées les plus représentatives de la médiane pour les femmes étaient les villes de Maple Ridge et d’Abbotsford en Colombie-Britannique. Pour les hommes, il s’agissait du comté de Norfolk et de la municipalité de Lakeshore en Ontario.

En général, les subdivisions de recensement « ayant une EV plus élevée à la naissance enregistraient également une EVAS plus élevée à la naissance », note le rapport de Statistique Canada. 

Taille de la ville et niveau de scolarité 

Les auteurs analysent différentes caractéristiques pour expliquer les variations. « L’EV à la naissance et l’EVAS à la naissance sont positivement corrélées avec la taille de la population et le niveau de scolarité », affirment-ils dans leur résumé sur les apports de l’étude. 

À ce sujet, le rapport élabore ainsi : « Les analyses de corrélation donnent à penser que le fait d’avoir suivi des études postsecondaires présente les corrélations positives les plus fortes avec l’EV, l’EVAS et la proportion d’années de vie en pleine santé à la naissance, et que ces corrélations sont plus élevées chez les hommes que chez les femmes. » Ce constat, poursuit le rapport, reflète les résultats d'études antérieures pour expliquer la variabilité de ces trois indicateurs de la santé au Canada comme à l’international.

« L’EV et l’EVAS étaient positivement corrélées avec la taille de la population et le revenu moyen après impôt des familles économiques », notent aussi les auteurs, sans pourtant observer le même effet sur la proportion d’années de vie en pleine santé. 

Statistique Canada explique que ces données sont importantes, notamment pour comprendre comment les contextes municipaux peuvent influencer l’EV et l’EVAS par l’intermédiaire de divers facteurs, comme des caractéristiques en matière de logement, d’espaces verts et d’utilisation des terres, des caractéristiques sociales, économiques et démographiques locales ou encore des initiatives d’organismes locaux de soins de santé et de santé publique.