La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) tente une dernière fois d’obtenir du gouvernement fédéral de reporter la déclaration fiscale de 2020 d’un mois, comme a accepté de le faire Revenu Québec.

Ottawa avait accordé un tel report en 2020 pour la déclaration fiscale de 2019, mais il n’a pas voulu le faire cette année, malgré l’annonce faite par Québec.

Selon Jasmin Guénette, vice-président des affaires nationales à la FCEI, les propriétaires de PME ont besoin de plus de temps pour mettre à jour leurs livres, car de nombreux facteurs inhabituels sont ajoutés par la pandémie de COVID-19 : les montants d’aide financière reçus, les couts supplémentaires, les frais reliés au télétravail, les mises à pied et la réembauche d’employés, etc.

La FCEI rappelle la souplesse démontrée par Revenu Québec, qui a repoussé l’échéance au 31 mai. « La situation des entrepreneurs ne s’est pas améliorée depuis l’an dernier et dans bien des cas, elle est encore pire », note François Vincent, vice-président Québec à la FCEI. Dès janvier 2021, la Fédération a écrit à l’Agence du revenu du Canada pour demander le report du dépôt des déclarations fiscales et du paiement des impôts.

Dans un récent sondage mené par la FCEI, 63 % des chefs de PME au pays disent qu’un report des déclarations de revenus leur serait bénéfique.

La voix des PME

Dans son communiqué publié jeudi 29 avril, la FCEI note que seulement 56 % des PME sont complètement ouvertes à l’heure actuelle, comparativement à 62 % en mars. Quelque 40 % des répondants disent que leur entreprise fonctionne avec tout son personnel. Seulement 29 % des propriétaires de PME affirment avoir retrouvé leur niveau normal de revenus.

Pour le Québec, 60 % des répondants disent que leur PME est complètement ouverte, tandis que 43 % exploitent leur établissement avec tout leur personnel et 32 % affichent des revenus normaux.

En Ontario, la situation est nettement plus morose, alors que seulement 43 % des PME sont complètement ouvertes, 36 % ont réembauché tout leur personnel et 25 % déclarent des revenus normaux.

Ces résultats préliminaires sont tirés du sondage « Votre Voix avril 2021 », auquel ont participé 3 744 membres de la FCEI entre le 8 et le 13 avril 2021. Un échantillon probabiliste de cette taille aurait une marge d’erreur de 1,6 point, 19 fois sur 20.

Une confiance en baisse à court terme

Dans la plus récente édition du Baromètre des affairesMD, la FCEI confirme que les nouvelles restrictions sanitaires, découlant de la troisième vague de la pandémie de COVID-19 qui frappe dans plusieurs provinces, pèsent lourd sur le moral des chefs de PME.

L’indice est mesuré sur une échelle de 0 à 100. Un niveau supérieur à 50 signifie que les entrepreneurs qui s’attendent à de meilleurs résultats sont plus nombreux que ceux qui envisagent une performance plus faible. L’indice varie normalement entre 65 et 75 lorsque l’économie réalise son plein potentiel de croissance.

L’indice des perspectives à long terme (12 mois) a atteint 63,4 en avril, en baisse de 5 points sur le mois de mars. Pour les perspectives sur 3 mois, l’indice est resté figé à 50,8. À l’échelle des provinces, les attentes à court terme des chefs de PME ont progressé partout, sauf en Ontario (baisse de 5 points). Les attentes à long terme des chefs de PME en Ontario ont même baissé de 10 points en avril.

Le Baromètre des affairesMD comprend aussi une répartition par secteurs d’activité. Pour les perspectives des chefs de PME dans le secteur des finances, de l’assurance et de l’immobilier, l’indice est de 56,4 (3 mois) et de 65,7 (12 mois).