L’Institut canadien des actuaires (ICA) a récemment modernisé ses exigences de qualification pour obtenir les titres d’Associé de l’Institut canadien des actuaires (AICA) et de Fellow de l’Institut canadien des actuaires (FICA). L’obtention de chacun de ces titres permet d’adhérer à l’ICA.
Une personne peut travailler en actuariat avec le titre d’AICA. Elle peut choisir d’aller un cran plus loin, en obtenant le titre de FICA. Ce titre permet entre autres de remplir la fonction d’actuaire désigné dans une compagnie d’assurance. Le processus de formation et de qualification de l’Institut canadien des actuaires compte maintenant trois parcours qui mènent à ces titres.
Nouveau depuis 2021, le parcours 1 permet de reconnaître la formation universitaire dans la qualification qui mène aux titres d’AICA et de FICA. Le programme est complété à l'aide d’activités de formation conçues par l’Institut canadien des actuaires. Il est offert par 11 universités qu’accrédite l’institut (voir la liste à la fin de cet article).
Une première
Le parcours 1 vient pour une première fois reconnaître un diplôme universitaire comme tremplin vers les titres d’AICA et de FICA, a dit en entrevue avec le Portail de l’assurance Joseph Gabriel. Actuaire portant les titres de Fellow de l’Institut canadien des actuaires (FICA) et de Fellow of the Society of Actuaries (FSA), M. Gabriel travaille à temps plein au service d'éducation de l’Institut canadien des actuaires depuis 2013.
Depuis 1965, l’Institut canadien des actuaires avait recouru aux formations offertes par les associations américaines Society of Actuaries (SOA) et Casualty Actuarial Society (CAS) dans son processus de qualification, signale M. Gabriel. Il explique que ces organisations incluent du contenu canadien à leurs formations. « Nous continuons de reconnaître ces formations. Celui qui commence son parcours maintenant a le choix entre suivre nos deux premiers parcours ou de passer ses examens ailleurs », ajoute M. Gabriel.
Selon le site de l’Institut canadien des actuaires :
- Le parcours 1 permet de suivre un programme de qualification universitaire pour devenir associé ou Fellow de l’Institut canadien des actuaires.
- Le parcours 2 s’adresse à des personnes ayant des qualifications partielles ou complètes de niveau associé acquises auprès d’organisations telles la SOA et la CAS, et qui souhaitent devenir associé de l’Institut canadien des actuaires. Après avoir complété ce parcours, elles pourront suivre le parcours 1 pour obtenir le titre de FICA.
- Le parcours 3 reconnaît l’expérience de la personne qui détient le titre de Fellow d’une organisation actuarielle reconnue par l’Institut canadien des actuaires.
- Option A : Elle pourra obtenir le titre de FICA si elle fait valoir 3 ans d’expérience canadienne dans son volet, acquise après son premier titre de Fellow.
- Option B : Cette option est un parcours accéléré dans lequel la personne peut passer un examen propre à son volet. « Ce sont les examens reconnus canadiens de la SOA et de la CAS », précise Joseph Gabriel.
650 diplômés par cohorte
Les cohortes sont en marche. « Les premières cohortes visées par le parcours 1 sont tous les étudiants qui ont commencé leurs études universitaires en septembre 2020, dans les 11 universités agréées par l’Institut », précise Joseph Gabriel. Il mentionne que les étudiants qui ont complété un diplôme entre juin 2015 et octobre 2023 bénéficieront également d’une reconnaissance de leur diplôme.
Les futurs diplômés du parcours 1 viendront bientôt grossir les rangs de l’Institut canadien des actuaires, qui compte actuellement plus de 6 000 membres. « Bon an mal an, environ 650 étudiants obtiennent leur diplôme dans les 11 universités qui offrent le Programme d’agrément de l’Institut canadien des actuaires », révèle M. Gabriel. Selon lui, les perspectives de carrière sont bonnes. « Nous savons que chez les actuaires, c’est pas mal le plein emploi », ajoute-t-il.
COVID-19 : catalyseur
La pandémie de COVID-19 aura été le catalyseur, révèle Joseph Gabriel. « La COVID nous a fait réaliser que le modèle de centres d’examens contrôlés a posé des défis majeurs en termes d’administration. Des candidats et des candidates ont dû annuler leurs examens, changer de centre d’examen ou même voyager dans un autre pays pour pouvoir écrire leur examen », dit-il.
M. Gabriel ajoute que la COVID-19 a forcé l’Institut à revoir son modèle de formation, à le rendre plus flexible et inclusif. « Nos examens ne sont plus donnés localement. Un candidat doit les faire en ligne. Tous nos examens sont à livre ouvert. Ils sont ainsi axés sur les connaissances et la compréhension, plutôt que sur la mémorisation », expose-t-il. Joseph Gabriel mentionne que l’examen à distance est surveillé par une technologie basée sur l’intelligence artificielle.
Il y a longtemps que l’Institut canadien des actuaires souhaite reconnaître la formation universitaire, souligne M. Gabriel. L’organisation y songeait déjà dans les années 70, a-t-il dit. À partir de 2012, l’Institut a franchi ce que Joseph Gabriel qualifie d’un pas de géant, en incorporant la reconnaissance universitaire « examen par examen ». « Nous avons commencé à reconnaître la formation universitaire, mais seulement examen par examen : on arrimait des cours à certains examens exigés pour la qualification de niveau associé », relate l’actuaire.
Les 11 universités agréées pour prendre part au Programme d’agrément de l’Institut canadien des actuaires
- Université Concordia
- Université Simon Fraser
- Université de Montréal
- Université du Québec à Montréal (UQAM)
- Université Laval
- Université de Calgary
- Université du Manitoba
- Université de Toronto
- Université de Waterloo (programme de premier cycle)
- Université de Waterloo (programme d’études supérieures)
- Université Western