En réaction au scandale médiatique des massages sexuels, la Fédération québécoise des massothérapeutes (FQM) entend convaincre les compagnies d’assurance qu’il serait injuste de couper ce service dans les régimes collectifs. Il faut juste mieux les encadrer.Dans cette veine, la FQM travaille conjointement avec le Comité sectoriel de la main-d’œuvre des services de soins personnels (CSMO) pour obtenir du gouvernement une norme professionnelle.

Un dossier paru en décembre dernier dans le quotidien montréalais La Presse révélait en effet que les assureurs remboursent des massages à caractère sexuel : les fameux « extras »! La FQM, elle, veut faire passer le message que ses membres ne mangent pas à ce râtelier.

Elle épaule donc le CSMO qui fera des recommandations auprès du ministère de l’Éducation et Emploi-Québec pour que la formation offerte par la Fédération soit reconnue par le gouvernement.

« Nous sommes actuellement à l’étape de formuler nos recommandations, en nous basant entre autres sur le modèle américain de la profession de massothérapeute », déclare Andrée Mayer-Périard, directrice générale du CSMO.

Consciente que le CSMO doit analyser une industrie qui s’est « auto-structurée », Mme Mayer-Périard veut en arriver au développement d’une norme professionnelle qui passerait par une formation reconnue publiquement.

Première étape : déterminer ce qu’est un massothérapeute compétent… et obtenir du financement du ministère de l’Éducation et d’Emploi-Québec pour poursuivre le projet à son terme ultime : la reconnaissance. Le CSMO attend une réponse pour le financement en juin.

Pour sa part le directeur général de la FQM, Sylvain Nantel, croit qu’une telle norme permettrait aux assureurs de resserrer leurs critères à l’endroit des associations de massothérapeutes qu’ils reconnaissent en assurance collective.

Il y a dix-huit associations au Québec mais pas toutes encadrent correctement leurs membres, soutient M. Nantel. « Je ne dis pas que la FQM est le seul regroupement crédible mais avec nous, vous êtes sûr qu’il n’y aura pas d’extras », lance M. Nantel.

La FQM compte 4 000 membres et un praticien doit compléter un minimum de 400 heures de formation avant de pouvoir y adhérer. L’organisme compte aussi un comité de discipline et un syndic, ce qui permet de poursuivre un membre qui ne se conforme pas à ses règlements.

Selon les chiffres de la FQM, 80 % des clients des massothérapeutes sont assurés en vertu d’un programme d’assurance collective. « Nous voulons joindre compagnies et courtiers et leur faire comprendre qu’il serait injuste de couper ce service dans les régimes. Il faut juste mieux les encadrer ».