Des snowbirds plus jeunes et plus actifs ont forcé les souscripteurs d’assurance voyage à revoir leurs règles, voire les assouplir, surtout à l’endroit des maladies ou conditions médicales préexistantes. Une bonne chose, souligne-t-on dans l’industrie, puisque ce sont souvent ces « préex » qui empêchent des snowbirds de s’assurer. Ils craignent en effet un refus ou une assurance trop chère.
« Nous étions tous en période d’apprentissage et d’adaptation, et les pratiques de souscription se sont stabilisées, ces trois dernières années, a révélé Rob Lafrate, vice-président adjoint à l’assurance voyage pour les groupes affinités de Financière Manuvie. Il y a encore des conditions préexistantes que nous n’accepterons pas, par exemple, une maladie en phase terminale. Or, si nous recevons assez d’information pour obtenir une corrélation acceptable entre le risque et la prime, nous émettrons la police. »
M. Lafrate explique que c’est davantage une combinaison de conditions préexistantes, plutôt qu’une seule, qui mèneront à un refus. « Nous appliquons une sorte de système de pointage, en fonction d’un seuil avec lequel nous sommes à l’aise. Si le pointage se situe au-delà de ce seuil, nous acceptons le risque; autrement, nous le déclinons. » Manuvie multipliera ensuite la prime de base par ce pointage. « Si la personne est quatre fois plus risquée qu’un cas normal, la prime sera quatre fois plus élevée », illustre-t-il.
Desjardins Assurances a modifié ses produits pour refléter ces assouplissements issus de l’expérience. Un des gains effectués par les snowbirds : la période de stabilité des conditions préexistantes. « Le snowbird n’est plus sédentaire comme lorsqu’il partait en Floride pour toute sa retraite. Maintenant, il prend sa retraite plus jeune et fréquente différents ports à l’extérieur. Nous essayons d’accommoder ce segment davantage, leur santé étant meilleure », observe François Morel chez cet assureur.
Ainsi, la période avant le départ pour laquelle l’assureur exige qu’une condition préexistante ait été stable est passée de 6 à 3 mois pour les moins de 55 ans, et de 12 à 6 mois pour les 55 ans et plus. De plus, Desjardins offre maintenant un éventail de primes qui correspondent mieux au profil de santé des snowbirds, précise M. Morel.